Algérie

Une affaire d'état '



Malika Boussouf disait un jour dans sa chronique (Soit dit en passant) : «Il est plus aisé de clouer au pilori les athlètes plutôt que le staff censé les conduire à la victoire.... Plus facile de vouer aux gémonies des dirigeants sportifs au lieu de s'en prendre à leur tutelle respective car c'est là que commence la tambouille dont tout le monde parle mais dont personne n'a le courage de dénoncer l'absence d'engagement.»Pour avoir injurié une disposition de la charte olympique en opposant un refus catégorique de croiser avec le représentant de l'Etat sioniste Israël, notre jeune judoka Fethi Nourine s'est vu retirer son accréditation de ces jeux, avec à la clef une suspension de sa fédération internationale (judo) dont on ne connaît pas la teneur, et des mesures similaires croit-on savoir, sont applicables à l'encontre de son entraîneur Amar Benikhlef. Si beaucoup de choses ont été dites à ce propos, il faut retenir que la plus grande partie de l'opinion publique algérienne a abondé dans le sens de l'admiration envers un acte qui concerne la quasi-majorité de notre société.
Le sportif d'élite a pour mission d'atteindre la perfection dans un domaine donné, dans ce cas précis c'est la haute performance et une honorable représentativité de son pays et de sa société. Il a raison de déclarer «la cause palestinienne est plus grande que tout». Cela étant une constante dans les hautes instances algériennes ainsi que dans la société comme dit plus haut ; mais pour autant, ces répliques des conflits géopolitiques ne doivent pas être parmi les soucis quotidiens du sportif et de son encadrement. D'autres institutions doivent s'en charger.
Le Comité national olympique et sportif algérien, seul garant ou dépositaire de la charte olympique, n'était-il pas et n'est-il pas de son impératif d'anticiper sur les événements' Ses relations avec l'administration des sports étant harmonieuses, de simples consultations à ce propos et avant l'engagement de nos athlètes à ces jeux et aux joutes futures, auraient été et seront salutaires pour notre sport national. Cela nous évitera d'autres couacs. Aller considérer que l'organisateur a prémédité le coup comme il s'est dit parfois, est un pas à ne pas faire dans l'absurde et l'hérédité. Car cela reviendrait à dédouaner les vrais responsables... y compris les sportifs en question. Ne dit-on pas qu'un homme averti en vaut deux ' Aux mondiaux de Tokyo en 2019, notre judoka a adopté la même attitude et pour les mêmes raisons. Pourtant, la politique mondiale n'a pas changé.... Les niveaux techniques peut-être ' Car sortir vainqueur d'une telle confrontation équivaudrait à confirmer l'adage qui dit «un poil tiré d'un sanglier est licite». Quant à nos responsables à qui ce problème de participation ou non en cas de présence de sportifs représentant l'Etat d'Israël, il a été posé au ministère de la Jeunesse et des Sports en 2011, au moment où notre boxeur Rahou Abdelmalek (75 kg) et No 1 mondial devait affronter un Israélien. C'était à Bakou en Azerbaïdjan et à ce jour, aucune clarification n'a été apportée.
Pourtant bien avant cette période dans la même Algérie, feu monsieur Mohamed-Salah Dembri ministre des Affaires étrangères lors d'un rassemblement avec nos sportifs en 1994 avait recommandé la participation de nos sportifs même en cas de confrontation directe avec des athlètes d'Israël, dans les seuls cas de compétitions officielles et multilatérales.
Cela avait permis par la suite l'évacuation de cette contrainte notamment à nos judokas puisque c'est le propos ; c'est ainsi qu'en 2000 à l'occasion des JO de Sydney, Yagoubi Noureddine (73 kg) avait pris le meilleur sur Ofer (Israël), ainsi qu'en 2004 à Athènes qui a vu Omar Meridja battre le représentant d'Israël Vaks.
Il reste maintenant à régler définitivement cette question, car il reste encore quelques résistances autour des Jeux méditerranéens pour lesquels sa participation serait de l'eau bénite pour l'Etat d'Israël.
Cami B.


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