Algérie

Une activité en déperdition



Une activité en déperdition
Plusieurs régions, jadis connues par une production riche et variée, avec une huile d'olive de très haute qualité, n'arrivent même pas aujourd'hui à couvrir les besoins locaux.Tous les spécialistes de l'oléiculture sont unanimes à dire que la campagne 2013/2014 est décevante, et la production a connu un recul conséquent par rapport à la saison dernière. Selon Hamid Bourenane, ancien cadre dans ce domaine, cette baisse de la récolte n'a fait qu'augmenter le prix de l'huile d'olive, de plus en plus prisée par les ménagères. Elle atteindra sûrement les 700 DA le litre, comme cela a été le cas durant les années à faible rendement. «La régression de la production à de nombreux facteurs, dont les maladies qui ont touché les vergers oléicoles, la faiblesse de la pluviométrie (notamment la pluviométrie, les vents violents et les incendies qui ravagent annuellement des centaines d'oliviers) et le manque d'entretien des plantations», explique notre interlocuteur, qui ne manquera pas de rappeler qu'à partir de 2005, le ministère de l'Agriculture a lancé un nouveau programme de développement de l'oléiculture en intensif (400 plants / ha), ce qui a permis la réalisation de 13 410 ha à travers 15 wilayas des régions steppiques et sahariennes.Ensuite la réalisation des nouvelles plantations est étendue à l'ensemble du territoire national, et a donné lieu à la plantation de 122 000 ha (densité variant de 100 à 204 plants /ha), ce qui a permis à certaines wilayas de créer carrément cette activité au niveau de leurs régions, alors qu'elle était inexistante auparavant. C'est le cas de l'expérience réalisée dans la wilaya de Guelma. «Le programme quinquennal de développement intensif de l'oléiculture (2010- 2014 qui a prévu la plantation de 10 000 ha dans la wilaya de Guelma, n'a pas donné les résultats escomptés», notera Hamid Bourenane qui estime qu'il n'y a pas en Algérie d'oliveraies homogènes, et que la structure foncière est extrêmement éclatée, de par son appartenance à des familles, et que les nouvelles plantations ne sont pas concentrées en vergers d'envergure, alors que l'oléastre qui forme des forêts entières demeure inexploité, ainsi que les opérations de mise en valeur des terres agricoles. Une situation qui persiste toujours dans plusieurs wilayas de l'Est.«Malgré le phénomène d'alternance de la production des olives (2 à 3 mauvaises récoltes sur 5 années de production), le secteur rencontre un grand problème de commercialisation par manque de structure adéquate pour mieux l'organiser, notamment le problème de collecte des huiles produites au niveau de chaque région du pays», précise-t-il. Notre interlocuteur soulèvera qu'en cas de bonne campagne, les prix chutent, et on enregistre un cumul de production stockée dans de mauvaises conditions, dans le cas contraire, les prix augmentent, et la qualité du produit est douteuse, par l'utilisation des anciens stocks, pour le mélange des huiles, l'utilisation des emballages de récupération, la vente des huiles dans des conditions anarchiques, le manque d'étiquetage pour bien préciser la date de production, l'analyse du produit, le nom du producteur, l'origine des olives ou la traçabilité du produit. «Un pays arabe comme la Syrie, dont la superficie totale ne représente que celle d'une seule wilaya du nord de notre pays, arrive à satisfaire une partie importante de ses besoins en huiles végétales, et le litre d'huile d'olive est devenu moins cher que celui des huiles de graines», dira encore notre interlocuteur.Pour ce spécialiste, tous les efforts déployés par l'institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV), en matière de formation et de vulgarisation, dans ce secteur, restent très insuffisants, car le rôle de cet institut est polyvalent ; il regroupe plusieurs filières en même temps, ce qui nécessite la création d'une structure nationale spécialisée dans le cadre du système de régulation des produits agricoles stratégiques à l'instar des offices de la pomme de terre et des viandes. Notons que la consommation nationale en huiles végétales est actuellement de l'ordre de 450 000 tonnes d'huile de graines, entièrement importées pour un montant annuel de plus de 300 millions de dollars. La production nationale est de l'ordre de 300 000 tonnes d'olives à huile /an avec une pointe de 450 000 tonnes, et que la production d'huile d'olive se situe autour de 19 000 tonnes, soit 4,6% des besoins nationaux.




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