La problématique de la réhabilitation du vieux bâti à Oran n'est pas près d'être résolue. Loin de là. Bien que des mesures de règlement aient été régulièrement annoncées, ces 25 dernières années, le nombre d'habitations concernées reste très élevé.Selon des chiffres non exhaustifs rendus publics, il y a quelque temps, la wilaya d'Oran abriterait plus de 15 000 habitations précaires à travers dix communes. L'essentiel des bâtisses à rénover se trouve à Es-Sénia, Mers El-Kébir, Arzew, Benfréha et Bousfer, localités qui regroupent, à elles seules, plus de 5 000 unités.
Les opérations de rénovation effectivement lancées en 2012 ont concerné seulement 200 immeubles (sur 600 annoncés) situés pour l'essentiel dans le centre-ville d'Oran où des firmes espagnoles et italiennes spécialisées dans la restauration ont dressé leurs échafaudages.
Plus tard, l'avancement des travaux connaîtra plusieurs couacs en raison de différents problèmes d'ordre financier et administratif, et certains chantiers seront carrément arrêtés. Plus tard, on annoncera la réception de 35 immeubles, situés rues Larbi-Ben M'hidi et Mohamed-Khemisti, qui ont fait l'objet de ravalement des façades et de réfection des terrasses et des escaliers.
Ailleurs, cependant, les vieilles bâtisses attendent toujours d'être restaurées et leurs occupants vivent dans l'angoisse des jours d'hiver. À El-Hamri, Sidi El-Houari, Derb, St-Eugène..., des centaines d'habitations espèrent une restauration qui tarde à venir.
En janvier dernier, l'effondrement partiel d'un immeuble de cinq étages situé au quartier de Sidi Bachir, anciennement Plateau St-Michel, est venu rappeler toute l'étendue de la problématique du vieux bâti et des dangers qu'il fait peser sur les citoyens.
Deux cellules de recensement de l'habitat précaire, installées au lendemain de cet "incident", sont venues grossir les rangs des précédentes cellules de recensement et autres commissions d'enquêtes qui ont vu le jour ces deux dernières décennies sans pour autant (presque) rien changer au quotidien des Oranais.
Par-delà les risques encourus par l'habitant, se pose également la question de la préservation d'un patrimoine d'une rare valeur historique, auquel les autorités n'ont pas accordé d'importance, elles qui privilégient l'option du relogement à la sauvegarde du vieux bâti.
Les spécialistes le déplorent : à cause de l'indifférence à la nécessaire sauvegarde du patrimoine culturel, Oran a perdu des pans entiers de ses quartiers historiques. Et il est à craindre que cette dynamique mortifère ne se poursuive pour des années encore.
S. OULD ALI
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Posté Le : 18/05/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir OULD ALI
Source : www.liberte-algerie.com