Un village marginalisé

Aïn Soltane (la fontaine du Sultan), Blondel durant la période coloniale, est un village de plus de 21 000 habitants, situé dans la commune de Medjana, à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. La fontaine, avec ses restes de l'ère romaine où l'eau n'a jamais cessé de couler et qui a donné son nom à ce village, est le centre névralgique.Tout est concentré autour d'elle. Jadis, ce village était l'un des greniers de la région. Il a connu toutes les guerres de l'Algérie et résisté à toutes les tentatives d'exode. Mais depuis l'indépendance, le village n'arrive pas à sortir d'un enclavement forcé, car les anciennes politiques et programmes ont tout fait pour l'étouffer et le marginaliser.
"Une grande ville au temps des Romains qui s'est transformée en village maintenant !", regrette un jeune universitaire. En effet, le village souffre du manque de projets de développement et d'aménagement. Son cas est flagrant, vu qu'aucun projet d'envergure n'a été réalisé pour rompre l'isolement de la population.
Les habitants réclament la réfection de la route qui relie le village au chef-lieu de la commune. En tout état de cause, ces villageois ne comptent pas baisser les bras pour faire aboutir leur revendication, à savoir la réalisation d'une route bitumée digne de ce nom.
L'autre problème que les villageois soulèvent est l'école primaire : en plus de sa vétusté, le problème de la surcharge des classes influe sur les résultats scolaires des apprenants et affecte négativement le rendement du personnel pédagogique exerçant dans cet établissement. Le centre de santé de la localité est une autre infrastructure dont les villageois alertent les pouvoirs publics sur l'état de dégradation avancé.
Des citoyens ont affirmé que la prise en charge médicale des malades dans leur village fait défaut. Pour se soigner, les habitants sont contraints de se rendre au chef-lieu de la commune Medjana ou à Bordj Bou-Arréridj. "Le dispensaire est loin de répondre aux besoins des citoyens. L'équipement médical y est insignifiant, et les personnels paramédical et médical sont insuffisants pour assurer une réelle couverture sanitaire de la population du village", disent les habitants.

Chabane BOUARISSA