Algérie

Un vieux slogan de pub



Un vieux slogan de pub
«Tant vaut l'antenne tant vaut le poste», disait une vieille publicité des années 60-70 pour vanter l'efficacité de ces herses en aluminium qui jonchaient les terrasses des immeubles. La diffusion par satellite était encore loin et sans ces antennes les écrans télés ne pouvaient rien renvoyer d'autre que des courbes en défilement sur fond sonore de grésillement. Déjà, on voulait capter toujours plus et une des manifestations du génie des Algériens consistait (authentique) à coiffer ces antennes d'un couscoussier pour, paraît-il, en augmenter leur capacité de réception.La leçon de l'histoire est qu'il ne sert à rien d'avoir un poste de télévision ultraperformant si le «bidule» de conduction de l'image et du son est absent ou de mauvaise qualité. Il faut les deux, et c'est pour une raison de même ordre que les grands hommes politiques qui ont marqué l'histoire, ont cultivé au plus haut point leurs qualités d'orateur et de tribun. S'ils excellaient dans l'art de l'éloquence, ils ne négligeaient pas pour autant le devoir d'écoute... de leurs compatriotes, bien sûr. Avec leurs grandes oreilles ou celles d'officines n'ayant pas toujours bonne réputation, ils devaient être informés de tout, surtout de leurs adversaires et opposants. Pour mieux choisir les opportunités qui fabriquent la politique -et inversement '- changer de braquet si nécessaire, et décider du bon moment pour agir. Non, vraiment, c'est «tant vaut l'antenne, tant vaut le poste». Chapeau au créatif qui a inventé le slogan.Ce dimanche 19 janvier, le «schmilblick» de l'élection présidentielle du 17 avril prochain a eu la grande amabilité de lever une énigme du... mystère de l'improbabilité de la contingence de l'aléa d'une campagne à venir dans les prochains jours : Ali Benflis a déclaré publiquement et solennellement sa candidature. L'homme avait minutieusement préparé le terrain et l'opinion en semant antennes relais et postes émetteurs-récepteurs dans toutes les régions et wilayas de la République. Et comme la vie politique est une question de bons choix et des bons timings correspondant, l'annonce de Benflis est intervenue deux jours après la convocation officielle du corps électoral.Et qu'est-ce qu'on sait, maintenant ' Que l'ancien Premier ministre de Bouteflika brigue la présidence de la République. Ce n'est pas un scoop, «journalistiquement» et politiquement parlant. La vérité, c'est qu'on sait davantage maintenant qui Bouteflika aura à affronter, au cas où il déciderait de rempiler pour un quatrième mandat, qu'autre chose. Sans préjuger de la pertinence et de la qualité des autres candidatures, celle de Benflis est incontestablement de nature à introduire dans la compétition un élément qui a fait défaut dans les précédents scrutins présidentiels. Cet élément, c'est le doute, l'improbable, la supputation, le pronostic, le challenge... Le candidat Benflis a fait son maillage du territoire national, il dispose d'appuis dans l'appareil du FLN, voire de l'administration. Il peut fédérer autour de sa personne d'autres forces politiques. En un mot, il ne part pas à la compétition les mains vides, avec pour tout viatique quelques feuilles 21 x 27 d'un programme griffonné.Dans le cas où le Président sortant franchit le pas et proclame la même intention, le scrutin devrait gagner en crédibilité. Il est préférable d'affronter de vrais lièvres, capables de créer la surprise, que de concourir avec les lapins de garenne. Il reste à savoir si les antennes relais ont bien relayé et recueilli.A. S.




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