Algérie

Un vieux projet inachevé



La réforme hospitalière est un vieux projet. Il a été, pour la première fois, abordé au début du premier mandat de Bouteflika. C'était Abdelhamid Aberkane, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière de 2001 à 2003, qui a été désigné, compte tenu de sa longue expérience en tant que président du Conseil exécutif de l'OMS, pour mener à bon port le bateau de la "refonte du système de santé".Les mesures concrètes et pratiques d'Aberkane de 2002, pour juguler la dangereuse descente aux enfers du système, n'ont jamais vu le jour. De l'avis de nombreux praticiens de santé publique, il serait nécessaire aujourd'hui de déterrer le rapport final du Conseil national de la réforme hospitalière que M. Aberkane avait mis en place en août 2002. Pour eux, la réflexion engagée par les experts du CNRH demeure plus que jamais d'actualité.
Les 30 membres du Conseil, dont la coordination a été confié au Pr Messaoud Zitouni, ont produit, après 13 mois de labeur, des éléments constitutifs de base du chantier de la réforme. Les Pierre Chaulet, Jean-Paul Grangaud, Farid Kacha, Ghania Graba, Zahia Mentouri-Chentouf Zahia, pour ne citer que ceux-là, ont montré la voie à suivre. Ils étaient au total 30 experts a avoir émis des solutions qui permettent au système de santé de sortir de son marasme.
En fait, c'est en partant d'un tableau sans complaisance de l'état "triste" des hôpitaux, que les membres ont pu formuler les objectifs de la réforme hospitalière, dans le cadre plus global d'un système de santé cohérent. S'agissant des objectifs liés à la qualité des soins, le Conseil en question préconise de développer une réflexion autour de l'accréditation des structures hospitalière en intégrant le concept d'évaluation de la qualité des soins hospitaliers, ainsi que l'audit clinique des pratiques professionnelles.
Sur un autre plan, les architectes de la réforme version "Aberkane" recommandent la nécessité de réfléchir à un statut homogène des cliniques privées ainsi qu'aux moyens qui permettront d'intégrer les établissements privés au système national de santé dont le seul garant reste l'Etat. Un statut homogène qui permet de développer la complémentarité entre les différents établissements publics et les établissements privés.
La finalité de cette proposition est de parvenir à intégrer "le privé" dans le schéma d'organisation du système, afin d'assurer l'égalité d'accès aux soins (de proximité) et d'assurer une maîtrise des coûts.
La réflexion autour de la façon de prendre en charge les besoins sanitaires de la population s?est taillé une place non négligeable dans le rapport final. L'amélioration de la qualité de leur prise en charge des malades exige la mise en place d'un système d'évaluation du réseau et de la qualité des soins. Quant au système de financement des hôpitaux basé sur le forfait décrié des années durant, les experts ont suggéré un autre modèle de financement.
Concernant le dossier ressources humaines, les experts relèvent l'urgence d'entreprendre l'adaptation des statuts de l'ensemble des personnels de santé, tout en améliorant le système de formation. Pour le Pr Abdelhamid Aberkane, "il est nécessaire, pour ce qui est du personnel soignant, de trouver différents moyens de valoriser le travail accompli, en particulier dans le secteur public, en responsabilisant davantage les professionnels et en liant leur salaire à une évaluation plus précise de leur activité".

H. H.


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