2014 aurait pu être l'année du changement. Elle a été finalement celle du statu quo.Le 17 avril 2014 est une date qui marque ; l'élection présidentielle a permis la reconduction à la tête de l'Etat d'un président considérablement affaibli par une maladie qu'il traîne depuis 2005, avant de subir un sévère accident vasculaire cérébrale (AVC) le 27 avril 2013 qui avait nécessité son évacuation à l'hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce où il a séjourné trois mois. Aucun Algérien, sauf les plus intéressés, ne doutait que Abdelaziz Bouteflika allait briguer un quatrième mandat. La réalité est là aujourd'hui, poignante. Peu importe si c'était sa volonté ou celle de son proche entourage, l'attrait du pouvoir n'a pu être altéré ni par l'inquiétude du blocage des institutions et ses conséquences néfastes sur le fonctionnement d'un pays en friche au terme de 15 années de règne ni par la responsabilité de l'échec que le chef de l'Etat a lui-même reconnu à plusieurs occasions.En plus d'être boycottée par l'opposition, cette élection a été énergiquement décriée par le principal rival du président candidat, Ali Benflis, qui a refusé d'en reconnaître les résultats et en publiant un livre blanc sur les irrégularités enregistrées.La maladie aurait dû freiner l'insoutenable ambition de s'accrocher au pouvoir, mais les enjeux liés aux intérêts d'une caste qui vit de la prédation ont été plus forts et surtout plus déterminants que l'urgence de sortir le pays de la crise, sur laquelle a discuté un mini-Conseil ministériel présidé par Bouteflika avant-hier.Une réunion qui aurait dû faire le constat d'échec au lieu de feindre apporter des solutions à une situation économique qui échappe à la maîtrise de ceux qui, pourtant, en ont été à l'origine. Le quatrième mandat de Bouteflika est une première dans les annales politiques du pays. Aucun président algérien n'a eu, même au temps du parti unique, une telle longévité. Plus que cela, c'est unique dans l'histoire des élections qu'un candidat à un scrutin présidentiel ne fasse pas sa propre campagne électorale.Les partisans du candidat absent n'ont pu tenir leurs meetings dans plusieurs régions du pays, ou ils ont été chassés par des opposants au quatrième mandat. La présidentielle du 17 avril 2014 a sérieusement écorné l'image d'un si prometteur pays engagé, plus tôt que notre voisin tunisien, dans la voie de la démocratie qui malheureusement a mal tourné.
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Posté Le : 31/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said Rabia
Source : www.elwatan.com