Algérie

Un véritable gouffre financier pour l'Etat



Pour, ne serait-ce qu'atténuer de l'étendue du fléau des réévaluations des projets qui pèsent grandement sur les budgets annuels de l'Etat, le gouvernement a pris une série de mesures.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Qu'ils sont innombrables ces projets qui traînent des années durant, avec une succession de réévaluations de leurs montages financiers jusqu'à atteindre des niveaux exponentiels, parfois le double, voire le quadruple de leurs coûts initiaux. Ce qui constitue autant de «trous» et de déficits dans les budgets de l'Etat pour les années suivantes. Pour ne prendre que l'année 2018, le montant de ces réévaluations est estimé à 581 milliards de dinars, comme le soulignait, hier mardi, le ministre des finances dans ses réponses aux députés à la fin des débats autour du projet de loi portant règlement budgétaire pour cette année. Un montant à première vue énorme mais qui représente, dans les faits, la moitié de ce qu'a été le montant de ces réévaluations en 2007, où elles ont été de l'ordre de 1 113,5 milliards de dinars.
Une baisse qui n'aurait jamais été possible sans l'engagement de mesures afin de limiter, voire supprimer ce dysfonctionnement qui obère les finances publiques. À savoir, comme le soutiendra Aïmen Benabderrahmane, maîtriser la programmation de ces projets, cerner les opérations de réévaluations dans les cas justifiés, l'inscription des projets qui n'est faite qu'une fois l'étude achevée et maturée par la Caisse nationale des équipements pour le développement (Cned). Ceci en sus de l'assainissement périodique, soit tous les cinq ans, des investissements avec retrait des projets qui n'ont pas démarré et les opérations dont la compatibilité n'a pas été prouvée, la libération par tranches des ressources nécessaires et l'extension des opérations de contrôle au niveau des communes en ce qui concerne les dépenses engagées.
Le ministre des Finances a justifié ces réévaluations par nombre de facteurs dont, notamment, l'écart entre le prix de soumission et celui fixé par les bureaux d'études, l'insuffisance du nombre des bureaux d'études, ainsi que les avenants aux contenus des projets lors de leur réalisation, le problème foncier et les opérations d'expropriation y afférentes, entre autres.
Il faut relever qu'un montant de 1 882 milliards de dinars, ce qui équivaut à près de 12,4 milliards d'euros, du budget consacré par la loi de finances 2021, est réservé à la réévaluation des projets.
Cela dit, la réévaluation des projets n'est pas l'apanage de l'Algérie, puisque la pratique est courante dans tous les pays du monde sauf que, de par les seuils qu'elle atteint, parfois les 100% du montant du projet, elle n'est pas sans susciter bien des questions quant à la régularité et la transparence dans l'octroi des projets et leur suivi, dont certains ont constitué de véritables gouffres financiers.
Il faut préciser que les députés ont adopté à l'unanimité le projet de loi portant règlement budgétaire pour l'exercice 2018.
M. K.


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