Algérie

Un véritable carrefour de la création



Un véritable carrefour de la création
La soirée inaugurale a été marquée par la projection d'un spectacle de contes réalisé par Naïma Mehaïlia, qui met en scène le patrimoine algérien dans le film d'animation ainsi que la projection de deux films, « Le train de Bouzid » de Slim et « Le chasseur et l'antilope » du Camerounais Narcisse Youmbi produit par la société algérienne « Dynamic art vision », dirigée par l'auteur et dessinateur, spécialisé dans le cinéma d'animation, Djilali Beskri. Intitulée l'International algérien du film d'animation (IAFA), cette manifestation, première du genre organisée en Algérie, se veut une référence aux plans national et international. Elle s'est fixée pour mission de divertir, éduquer et aussi de promouvoir la culture algérienne. L'ambition des organisateurs est d'en faire, très prochainement, un véritable carrefour de la création autour des thèmes de la culture, de l'économie, de la formation et de la recherche. Interrogée en marge de ces journées autour de son expérience, Naïma Mehaïlia nous confie : « J'ai toujours aimé cette forme de narration, une occasion s'est présentée et je l'ai saisie. Je me suis inscrite et j'ai pris part à un atelier d'initiation aux contes avec ses variantes et différentes techniques, sous la houlette de M. Baghdadi, et ce, pendant cinq ans. Je ne faisais que cela. Ecouter, conter, corriger... c'était un travail de groupe. C'était une délectation, nous avons achevé notre apprentissage à la Bibliothèque nationale, dirigée à cette époque-là par Amine Zaoui. L'échange est la condition impérative pour tisser un conte. »Terres magiquesLe nombreux public, adulte et jeune, amateur et professionnel a suivi avec beaucoup d'émotion les films de Slim et de Narcisse Youmbi. Le premier s'adresse au lecteur. Le personnage de Bouzid sort du cadre conventionnel de la fiction pour interpeller le public. Il faut dire que les qualités didactiques du personnage se sont vues confirmées, car il est fait appel à son franc-parler pour faire passer des messages. On retiendra sans aucun doute le discours « bouzidien » qui, lui-même, induit un comportement moqueur et captivant. En seconde projection, « Le chasseur et l'antilope ». Le réalisateur, Narcisse Youmbi, a imaginé le personnage « Papa Nzenu », un griot qui raconte les histoires, accompagné, comme le veut la tradition ouest- africaine, de sa kora. Il raconte l'histoire de ce chasseur qui n'arrive plus à trouver du gibier. Il est triste surtout que sa famille attend chaque soir qu'il revienne avec « quelque chose » à manger. Un jour, il fait une rencontre avec une antilope blessée. L'animal parle et propose un deal au chasseur : sa liberté contre la richesse. « Le bonheur pour nous est la liberté, le bonheur pour vous humains est la richesse », dit-elle. Le marché est conclu. Mais l'humain, qui porte des cellules animales, veut toujours plus. Cupide et égoïste, l'homme oublie souvent ses engagements... Papa Nzenu le saura plus tard. Ce conte camerounais, scénarisé pour le grand écran, est porteur de philosophie et de sagesse. Techniquement, le film souffre d'imperfections au niveau du montage et des bruitages. Mais ce n'est qu'un premier essai, un épisode-pilote. Le producteur, Djillali Beskri, et le réalisateur, Narcisse Youmbi, ont l'ambition de réaliser 54 contes africains. Le prochain film sera inspiré d'un conte algérien. « Papa Nzenu va narrer le conte de chaque pays. Pour lui, le Fibda, festival international de la bande dessinée, lui a permis d'apprendre et d'évoluer. « Le Fibda a permis à des artistes amateurs d'atteindre le niveau professionnel, de trouver des éditeurs et de devenir des réalisateurs. J'en suis la parfaite illustration », a-t-il dit après la projection. Il convient de savoir que Narcisse Youmbi a été soutenu par Djillali Beskri et l'équipe de Dynamic art, il a pu concrétiser son projet, Papa Nzenu, un conte d'Afrique. Pour la seconde journée, le public a eu droit à la projection de deux films « intéressants » à savoir « Azur et Asmar » de Michel Ocelet et « Zarafa » de Rémi Bezançon et Jean Christophe Lie. Le premier évoque l'histoire de deux personnages, Azur et Asmar. Ils sont élevés comme deux frères, Azur, blond aux yeux bleus, fils du châtelain, et Asmar, brun aux yeux noirs, fils de la nourrice, sont brutalement séparés. Devenus grands, ils partent chacun à la recherche de la fée des djinns. Pleins d'audace, ils vont à la découverte de terres magiques, recelant autant de dangers que de merveilles. Il est question d'écoute, de pont entre l'Occident et le monde arabe. Entièrement réalisé en images de synthèse, Azur et Asmar fait entrer l'animation française dans l'ère de la modernité. Le deuxième film est considéré comme un film dans film. C'est sous un baobab qu'un vieil homme raconte aux enfants qui l'entourent une histoire : celle de l'amitié indéfectible entre Maki, un enfant de 10 ans, et Zarafa, une girafe orpheline, cadeau du Pacha d'Egypte au Roi de France Charles X. Hassan, prince du désert, est chargé par le pacha de conduire Zarafa jusqu'en France mais Maki, bien décidé à tout faire pour contrarier cette mission et ramener la girafe sur sa terre natale, va les suivre au péril de sa vie. Au cours de ce long périple qui les mènera du Soudan à Paris, en passant par Alexandrie, Marseille et les Alpes enneigées, ils vont vivre mille péripéties. Pour les spécialistes présents, les deux réalisateurs, Bezançon et Jean-Christophe ont utilisé un procédé pédagogique propre aux contes. Ils ont apprécié l'aspect visuel du film particulièrement la beauté des décors et des couleurs. Autre critique, ce film, bien qu'il soit bien réalisé , manque de substance, de vérité et d'émotion.




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