Algérie

Un vent de la décennie noire souffle sur le pays :


Les attroupements, manifestations non autorisées, appels à la violence et les incitations à la rébellion se multiplient. Des voix s'élèvent ici et là et même à l'extérieur de nos frontières, appelant les citoyens à sortir dans la rue.Cet état de fait nous fait rappeler le début des années douloureuses qui a endeuillé le peuple et le pays. Même si jusque-là, les manifestations non autorisées se sont déroulées dans le calme, la population retient son souffle et craint que la situation ne dégénère à tout moment. Il y a de quoi être prudent surtout lorsque les militants d'un parti dissous soufflent sur les cendres appelant les citoyens à la rebellion. Un leader de ce même mouvement à l'origine de la décennie noire s'est même permis d'appeler non seulement à un soulèvement populaire mais à prendre le pouvoir par la force.
«Il faut qu'un commandos attaque la Présidence de la République», a fait savoir cet individu sur un enregistrement inséré sur la page «Facebook» de ce mouvement. Pourtant, le parti en question et ce leader à l'origine de la mort de plus de 200 milles Algériens sont interdit par la justice d'exercer en politique. Certains citoyens ont pris attache avec nous pour dénoncer cet état de fait, indiquant qu'ils ne voulaient pas que le pays bascule selon eux, vers les années de braise. Les mêmes citoyens ont également dénoncé les agissements d'un prétendant aux élections présidentielles qui s'est permis de s'adresser à la nation à la veille de ces attroupements et manifestations.
«De quel droit s'est-il permis de s'adresser à la nation, est-il déjà chef d'état alors qu'il n'est même pas encore candidat aux élections Présidentielles», a indiqué le président d'une organisation non gouvernementale. Notre interlocuteur a ajouté que cet ancien officier de l'ANP a fait suivre son discours par un chant de guerre de la révolution. A quoi joue ce Monsieur ', s'est interrogé M. Driss. A propose de cet enregistrement, des informations faisant état de l'arrestation de l'auteur de ce discours à la nation. Cette information aurait été démentie par l'ex-officier sur sa page Facebook, indiquant : «Cette information est fausse, ce n'est que de l'intox, de la désinformation», selon lui.
Hier encore des étudiants ont manifesté contre la nouvelle candidature du chef de l'Etat. Ce qui donne froid au dos est que des slogans propres aux militants de l'ex-mouvement qui a mis l'Algérie à feu et à sang ont été scandés par les étudiants. Un autre phénomène a été signalé par plusieurs représentants de la société civile à savoir, le recours aux mosquées pour organiser des manifestations. «La majorité des manifestations ont été organisée le vendredi après la grande prière», ont?ils indiqués. Le prétexte avancé par les organisateurs, indiquant que le choix du vendredi est un jour férié est un faux argument, ont?ils souligné. «Si tel est le cas, pourquoi ces manifestations ne sont-elles par organisées le samedi qui est également un jour de repos, ont-ils fait savoir. En somme nos interlocuteurs ont mis en garde contre ces procédés et ces facteurs à l'origine de la décennie noire.