Un vélo pour découvrir le monde

Découvrir le monde sur une bicyclette, prôner les vertus de ce mode de transport et contribuer à la préservation de l'environnement et de la santé. Telle paraît être la motivation essentielle du cycliste turc Gurkan Genç qui s'est lancé dans un tour du monde à vélo. D'une durée de 7 ans, ce périple, entamé le 9 septembre 2012 sous l'appellation « Pédaler pour l'avenir », lui a déjà permis de voyager à travers les continents, 84 pays et traverser 5 grands déserts. Il est monté au sommet des cinq points culminants de la planète. Depuis son arrivée sur le territoire algérien, il y a un mois et demi, c'est une nouvelle expérience qui s'est offerte au contact de simples citoyens. Il a pris la mesure de toute l'hospitalité dont peut s'enorgueillir le peuple algérien. Lors d'une conférence de presse animée hier à la résidence de l'ambassade de Turquie en Algérie en présence de l'ambassadeur Adnan Kececi, le globe-trotter Gurkan Genç a relaté son voyage. Il a évoqué ses rencontres et ses aventures. D'emblée, le cycliste a exprimé son émotion. « On ne connaît pas grand-chose de l'Algérie, hormis que c'est un pays producteur de pétrole. Elle est pourtant verdoyante et renferme des potentialités touristiques insoupçonnables », dira-t-il. L'hospitalité semble l'avoir marqué. « Là où je suis passé, des citoyens m'invitent chez eux pour manger et m'offrent même de l'argent. J'ai pu avoir 30.000 DA. Ma tente, je ne l'ai utilisée qu'une seule fois », fera-t-il savoir. Son périple en Algérie a débuté à Oran en provenance d'Alicante (Espagne), là, un policier en uniforme l'accosta. « J'ai cru à une vérification de papier ou à un quelconque problème. Le policier me demanda alors si j'ai déjeuné. Devant ma réponse négative, il me convia à partager avec lui son repas. Durant le Ramadhan, j'ai partagé le f'tour avec des policiers au village de Guelta Sidi Saâda », a-t-il raconté. Le cycliste a ensuite parcouru plusieurs villes et villages (Aïn Témouchent, Tlemcen, Mascara, Sougueur, Aflou, Laghouat, Aïn Oussera, Djelfa, Zelfana, Bouhanifia et Blida) avant d'atterrir à Alger. « Au cours de ce voyage, un malaise à Ghardaïa m'a empêché d'aller vers Djanet. » Rentré sur Alger, il prépare la suite du voyage vers Tizi Ouzou et Bejaïa, avant de se rendre en Tunisie. Il fut séduit par les musées de Tlemcen, d'Alger et les stations thermales de Bouhanifia et Zelfana. Le voyage fut gastronomique. Il a découvert des mets typiquement algériens comme la chorba et le couscous ou kalb el louz.Une place dans le GuinnessGurkan Genç, diplômé en télécommunications, âgé de 35 ans, à l'aide d'une bicyclette ornée de deux fanions algérien et turc et d'une boussole, pédale sur les routes avec opiniâtreté et courage. Des situations difficiles au cercle polaire et dans les déserts n'ont pas eu raison de la motivation du cycliste et de sa volonté d'aller de l'avant. Son voyage de rêve « intéresse déjà des écrivains japonais et américains ». « Je me réserve ce plaisir d'écrire et de faire découvrir mes émotions. » Il a avoué avoir déjà réservé 200 articles et 20.000 photos sur son voyage au Japon entre 2010-2012. Une cinquantaine de vidéos sont en préparation en plus de films documentaires d'une durée de 5 minutes chacun. Ces informations restent précieuses pour expliquer le monde, le faire découvrir et connaître. L'ambassadeur a fait savoir que des informations enregistrées par Gurkan ont enrichi les données affichées sur le site concernant l'Algérie. L'autre satisfaction est de voir sa traversée de cinq déserts répertoriée dans le livre Guinness. Le partage de son hobby est aussi la finalité de Gurkan qui « distribue des tentes et des bicyclettes aux étudiants pour aller à la découverte en premier lieu de la Turquie. J'aurais souhaité rencontrer des cyclistes ici. Je propose aussi d'offrir des bourses pour les étudiants et créer un échange entre les jeunes des deux pays ». Le tour du monde à vélo de Gurkan Genç est sponsorisé par l'Université d'Ankara et reçoit l'appui du ministère turc des Affaires étrangères.