Algérie

un valeureux résistant



un valeureux résistant
Avec le concours de la Fondation Mouloud-Feraoun pour la culture et l'éducation, l'établissement Arts et Culture de la Wilaya d'Alger a organisé, lundi dernier, au siège de la bibliothèque de la Jeunesse à Alger, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du Chahid, une conférence historique animée par l'ancien journaliste-éditeur et membre du Conseil national du livre, Slimane Ben Aziez, traitant des dernières batailles conduites par le fondateur de l'Etat algérien, l'Emir Abdelkader. Ce n'est pas seulement à une narration historique des hauts faits de guerre du chef de file de la résistance algérienne contre l'occupation de l'armée coloniale française que le conférencier a convié son monde. Mais plutôt en farouche pourfendeur des accusations portées par une partie de l'intelligentsia française au sujet de sa « reddition » et de son « affiliation » supposée à la franc-maçonnerie. Se basant sur des ouvrages classiques et de référence écrits par d'éminents historiens et chercheurs (Mohamed Chérif Sahli, Olivier Le cour Grandmaison, Abdelaziz Ferrah, Charles Henri Churchill...) dont il cite de larges passages, M. Aziez a remis en cause, arguments à l'appui, ces thèses en mettant l'accent sur contexte socio-militaire qui a présidé à la « défaite » de l'Emir. « On ne va tout de même pas accuser de reddition un valeureux résistant qui a combattu l'ennemi colonial durant dix ans ! », s'est-il exclamé en précisant que ce dernier avait pris sa décision pour éviter d'autres génocides perpétrés contre la population locale. « L'armée coloniale a pratiqué la politique de l'extermination du peuple algérien en multipliant les génocides et les enfumades contre les civils » a-t-il soutenu. Pour étayer ses propos, l'intervenant a précisé qu'en 1830 le nombre d'habitants était de 8,5 millions, quarante ans après ce chiffre a largement baissé pour atteindre les 2,1 millions de personnes. Concernant les « penchants » et les « relations » entre l'Emir et l'ordre initiatique de la franc-maçonnerie, la Loge Henri IV et son extension égyptienne, la Loge des Pyramides en Alexandrie, une « contre vérité » évoquée par nombre d'historiens français, Bruno Etienne en tête. L'invité d'Arts et Culture a affirmé qu'Abdelkader se trouvait en exil à Damas au moment où ces accusations furent proférées contre lui. Le conférencier met également en avant la puissante foi et l'obédience soufie de l'Emir, à travers son maître à penser, Mahieddine al-Arabi, qui l'empêchaient logiquement de suivre la voie franc-maçonne et ce, malgré les quelques échanges épistolaires qu'il ait eus avec la Loge d'Alexandrie.




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