Algérie

Un ultimatum d'une semaine accordé aux représentants nationaux: La tension persiste chez les pompiers de Constantine



Les agents de la Protection civile ont apporté hier, lors d'une assemblée générale tenue au siège de l'union de wilaya de Constantine UGTA, «tout leur soutien et leur attachement» aux représentants syndicaux en exercice, « et ce afin de barrer la route à toute manipulation ou autre intox, qui laissaient entendre ces derniers jours qu'une pétition est mise en circulation pour le renouvellement de la section syndicale en question», comme le signifiera un membre de la section syndicale.

En présence d'un huissier de justice, de deux représentants du syndicat national de la Protection civile, d'un membre de la Fédération nationale des collectivités locales chargé de l'organique, et des responsables de l'union de wilaya UGTA, près de 250 pompiers (en sus de 150 autres qui n'ont pu assister à l'assemblée générale en raison de leur obligation de travail, mais qui ont tenu à exprimer leur soutien inconditionnel à l'équipe syndicale à travers une pétition nominative), ont réitéré leur revendication essentielle, en l'occurrence «le départ du directeur de la Protection civile de la wilaya de Constantine».

Dans ce sillage, le secrétaire général de la section syndicale affirme que «malgré les entraves à l'exercice syndical, on est arrivé à une adhésion de 500 pompiers dans les rangs du syndicat».

Tour à tour, des pompiers se relayeront à la tribune pour «dénoncer les abus et les dépassements commis par l'administration locale de la Protection civile, qui tient ses portes fermées devant toute initiative de dialogue». Pis, les différents intervenants ont soulevé avec insistance « l'absence d'un matériel digne de la mission de sauvetage qui est dévolue aux sapeurs-pompiers, l'état déplorable de certaines structures, des problèmes dans le déroulement de carrière, ainsi que les mauvaises conditions de vie et de nourriture au sein des unités », où les soldats du feu passent quand même 24 heures d'affilée en travail posté.

«Il n'y a plus lieu de chercher un compromis de dialogue avec le directeur de la Protection civile. Nous exigeons son départ en tout et pour tout», réclame en chÅ“ur la salle en réaction aux déclarations des cadres syndicaux qui ont chapeauté cette assemblée générale, et qui ont préconisé de sonder à nouveau les voies et moyens de dialogue pour désamorcer la crise. Ces derniers, en effet, tout en prenant cause pour les revendications socioprofessionnelles mises sur le tapis par les pompiers, estiment «qu'il faut au préalable tâter le terrain en vérifiant point par point tout ce qui est soumis par l'assemblée générale, avant d'agir dans le sens d'un recours à l'ultime issue», celle manifestée par la voix unanime de l'assistance, en l'occurrence «le départ du directeur». Encore, les propos «apaisants» du représentant de la fédération nationale des collectivités, annonçant que «la situation socioprofessionnelle des pompiers connaîtra une réelle amélioration avec la promulgation du statut de la Protection civile, qui sera prêt au mois de septembre prochain», n'ont pas réussi à tempérer l'ardeur des pompiers.

Le représentant du syndicat national de la Protection civile rassurera, en tout cas, que «la mission qui lui a été confiée par le bureau national, auprès duquel seront déposées les préoccupations des travailleurs, est de rester à Constantine le temps qu'il faudra, jusqu'au règlement définitif du conflit». Mais ce délai est vite fixé par les membres de l'assemblée générale, qui ont accordé un ultimatum d'une semaine aux représentants nationaux pour régler le problème. «A défaut, menacent-ils, nous tiendrons un sit-in mardi prochain devant le siège de la Protection civile et nous allons interdire l'entrée au directeur».

Contacté par nos soins, le directeur de la Protection civile au niveau de la wilaya de Constantine «récuse en bloc les allégations manifestées lors de cette assemblée générale, et soutient que les portes du dialogue sont ouvertes dans le cadre des lois de la République». Celui-ci ne manquera pas d'ajouter que «ce syndicat, dont des membres sont poursuivis devant le tribunal, doit en conséquence attendre les décisions de justice afférentes à ces affaires pour prétendre à une activité syndicale. Et d'un autre point de vue, il ne peut pas avoir d'existence légale tant qu'il n'a pas déposé le listing de ses adhérents au mois de mars dernier, comme l'exige la réglementation».

Quant à l'exigence de son départ manifestée lors de l'assemblée générale par les pompiers, notre interlocuteur indiquera qu'il se trouve être «un commis de l'Etat», avec tout ce que cela comporte comme devoirs et obligations. Non sans signaler que cette revendication «n'a rien à voir avec la vocation syndicale».


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