Algérie

Un trublion universitaire s'en va



écrivain, scénariste, historien...Abdelmadjid Merdaci a marqué le paysage culturel de l'antique Cirta en devenant l'une de ses figures de proue. Décédé dans la nuit de jeudi à Alger, il laisse pour la postérité plusieurs ouvrages, travaux de recherche et contributions diverses sur le mouvement national et la musique malouf.L'universitaire et chercheur en histoire notamment, Abdelmadjid Merdaci, s'est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 75 ans à l'hôpital de Beni Messous dans la périphérie de la capitale, loin de sa ville natale, Constantine qui l'a porté durant toute sa vie d'intellectuel avéré et que lui-même a portée dans son c?ur et dans ses ouvrages, marquant de son empreinte le paysage culturel de l'antique Cirta en devenant l'une de ses figures de proue.
Docteur d'Etat en sociologie et professeur à l'université des frères Mentouri de Constantine qu'il n'avait plus quittée depuis son jeune âge, Abdelmadjid Merdaci était également un historien hors pair, dès qu'il s'agit du mouvement national auquel il a consacré plusieurs ouvrages, travaux de recherche et contributions diverses.
Issu d'une famille d'intellectuels, ses frères ne sont autres que Nouredine et Djamel, tous les deux auteurs et journalistes dont les contributions sont régulièrement publiées dans différents supports médiatiques, Abdelmadjid Merdaci était très proche de l'historien natif de Constantine Benjamin Stora avec lequel il a participé à de nombreux travaux sur l'histoire récente du pays, notamment le mouvement national et la guerre de libération.
Il est aussi le père de l'ex-ministre de la Culture Meriem Merdaci qui a occupé ce poste un peu plus de six mois dans le gouvernement Nouredine Bedoui. Féru de sport, le football particulièrement, il était connu sur la place de Constantine pour son dévouement pour l'équipe de ses première amours, le MO Constantine.
Côtoyant les intellectuels, artistes, hommes de culture et les sportif, il était aussi un inconditionnel de la musique et du malouf constantinois en particulier, maîtrisant les moindres détails sur ses origines, transcriptions, rites et interprètes qui ont marqué l'évolution de cet art à Constantine et ailleurs.
On lui doit, entre autres ouvrages, "Dictionnaire des musiques citadines de Constantine" édité en 2002 et en 2008 dans lequel il a mis en exergue le lien entre l'évolution de la médina de Constantine et ses divers genres musicaux (malouf, madhjouze, zdjel ...) à travers ses plus grands interprètes et ses érudits.
Abdemadjid Merdaci est également l'auteur de "Constantine : citadelle des vertiges" (2005), "Tata : une femme dans la ville" (2008), une biographie de la moudjahida Fatima Zohra Saâdaoui, "Constantine, la cité des aigles : les mille et un noms" (2015), "Les compagnons de Sidi Guessouma : contribution à l'histoire du chaabi" (2016), "GPRA : un mandat historique : 19 septembre 1958-3 août 1962" (2018).
Le défunt a également collaboré et apporté sa contribution dans plusieurs quotidiens et périodiques de la presse nationale. A l'annonce de sa disparition, plusieurs personnalités, entre historiens, universitaires, auteurs ou étudiants ont apporté d'émouvants témoignages sur les réseaux sociaux.
Benjamin Stora a publié une photographie aux côtés de Merdaci, légendée : "1er novembre 2014 à Constantine, avec mon frère, mon ami, le grand historien Abdelmajid Merdaci. Il est mort cette nuit. Ma peine est immense". Quant à l'universitaire et auteur Ahmed Cheniki, il a posté un texte touchant dans lequel nous pouvons lire : "Madjid, tu es parti. Ami de longue date, souriant, la joie de vivre, tu aimais beaucoup plaisanter, rire. Tu lisais énormément.
De Constantine, rien ne t'était étranger. Tu étais l'un de ceux qui ont toujours animé la vie culturelle de cette ville, ciné-club, cinémathèque, théâtre...Tu publiais régulièrement, tu touchais à tout, à l'université, tu étais une voix autorisée. Tu aimais les arts et la littérature et, par-dessus tout, le théâtre et la musique. Tu étais passionné de malouf et tu appréciais particulièrement Fergani, J'appréciais la discussion avec toi (...)".

Kamel GHIMOUZE


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