Algérie

Un troisième ouvrage sur le patrimoine de l'eau en Algérie


Un troisième ouvrage sur le patrimoine de l'eau en Algérie vient de paraître aux éditions Barzakh et porte le titre: «Le patrimoine de l'eau en Algérie, mémoire et permanence».
Le livre est réalisé par l'Area-ed (Association de réflexion, d'échanges et d'actions pour l'environnement et le développement) et s'inscrit dans un programme financé par l'UE, nommé REMEE (Redécouvrons Ensemble les Mémoires de l'Eau en Méditerranée) qui implique cinq pays, à savoir l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Turquie et la France. Illustré de reproductions de gravures anciennes et de remarquables prises de vue de Kays Djilali et Yacine Ketfi, l'ouvrage de 238 pages regroupe les travaux d'une dizaine d'auteurs sur la problématique mémorielle de l'eau en environnement urbain, montagnard et saharien. Ses études, témoignages et reportages complètent d'une matière vivante et bigarrée les brochures publiées précédemment en 2011 et consacrées aux régions du Gourara et du Touat dans le sud-ouest algérien, et de Tipaza à Cherchell, sur le littoral proche d'Alger. Après une introduction qui indique au lecteur les principaux repères géographiques et hydro-climatiques algériens, la première partie («L'eau des villes») expose les formes de gestion et de distribution de l'eau dans la ville d'Alger de l'antique Icosium à l'invasion coloniale française. Ensuite, sont analysées les images produites autour du thème devenu récurrent de l'eau, par les peintres orientalistes. Pour ces artistes avides de pittoresque, les aqueducs, hammams, fontaines et porteurs d'eau ne sont que des éléments de décor. Un regard très différent y est livré, celui de peintres algériens d'avant l'indépendance: Baya, Racim, Temmam et Khedda. En montagne, le lecteur fait la connaissance du dernier meunier (moulin à eau) de l'Akfadou et découvre l'épopée du Souk El-Fellah de Toudja devenu «Akham wamen», le musée de l'eau.
Le professeur Djamil Aïssani, président de l'association Gehimab (Groupe d'études sur l'histoire des mathématiques dans le Bougie médiéval) y narre les étapes laborieuses qui ont mené son association à la création de ce musée original entre tous. Dans la partie consacrée aux Oasis, l'exemple unique au monde du M'zab montre comment des cités-jardins ont pu s'établir dans le terrible pays du reg, ce désert de pierres où ne coule aucune source. «Des établissements qui valent par leur perfection absolue. Ils représentent ce qu'on peut imaginer et réaliser de mieux comme culture d'oasis» écrit à ce propos le célèbre géographe Jean Brunhes.
Pour sa part, Slimane Bekkay, doyen des oumanas essaïl (experts de l'eau, choisis sur la base de critères très sélectifs) de Beni-isguen y explicite le fonctionnement du système hydraulique millénaire perfectionné par le cheikh Hammou Oulhadj (1635/1719) à la suite de précurseurs de génie. Puis deTiout à Moghrar, la survie des «jardins de l'Atlas» face à la désertification, résume la problématique complexe de l'eau en milieu saharien. La seconde partie («Eau, mythe et sacré») cerne la place de l'eau dans l'imaginaire collectif maghrébin et méditerranéen. Un corpus de chants, contes et proverbes restitue avec humour et fraîcheur la culture de populations soumises à un labeur acharné face aux cycles naturels de l'adversité: inondations, sécheresse et famine. Un riche lexique de l'eau, en arabe et en berbère, décline les différentes appellations de l'univers aquatique des régions explorées.


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