Algérie

Un trio infernal qui s'est «planté» dans ses calculs


Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron se sont entendus pour aller en guerre en Syrie mus par des considérations qui ont été propres à chacun d'eux mais qui ont le point commun de ne rien devoir à la présumée utilisation d'armes chimiques à Douma par le régime de Bachar Al Assad. Plus personne ne doute que le trio a agressé la Syrie non pas par devoir « humanitaire » comme il l'a prétendu mais avec le calcul que leur acte gratuit aura une incidence bénéfique pour chacun d'entre eux au plan politique et pour leur image de femme et d'hommes d'Etat.Pour le président américain et le Premier ministre britannique, les considérations premières qui les ont poussés à prendre la décision d'ordonner des frappes en Syrie au prétexte de « punir » le régime syrien d'avoir prétendument eu recours aux armes chimiques à Douma sont de l'ordre de la politique intérieure.
Donald Trump s'est mué en-va-t-en-guerre en Syrie pour faire contre-feu à la campagne médiatico-judiciaire dont il est la cible depuis son élection et qui a pour combustible la présumée faiblesse qu'il manifesterait à l'égard de l'agressivité anti-américaine de la Russie et que ses accusateurs présentent comme due aux troubles relations qu'il a entretenues avec le Kremlin. Dans son savoir-faire frustre et imprévisible, le président états-unien a probablement pensé qu'en s'aventurant à exacerber les tensions entre l'Amérique et la Russie, il en naîtrait une situation qui mettrait fin à cette campagne qui a pris une tournure gravement préjudiciable pour lui. Il en a été de même pour le Premier ministre britannique Theresa May. Elle aussi avait besoin de faire diversion aux difficultés internes que lui a suscitées l'épineux divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne suite au Brexit approuvé par la majorité des Britanniques mais aussi son erratique et peu probante gestion des problèmes qui assaillent le Royaume-Uni et dont son parti et donc elle-même sont menacés de faire les frais lors de la prochaine et imminente échéance électorale.
Le troisième larron du trio de « vengeurs » de la population de Douma, le président français Emmanuel Macron, en l'occurrence, ce n'est pas une considération de politique intérieure qui l'a fait s'agiter et rejoindre les deux autres dans leur décision d'entreprendre une opération « punitive » en Syrie. Lui a vu dans une opération militaire à laquelle la France participerait l'occasion de démontrer qu'il n'est pas moins apte que ses deux prédécesseurs à endosser l'habit de chef de guerre, et par cette posture obtenir qu'il soit fait considération internationalement à la place et au rôle qui reviendraient à son pays dans la gestion des affaires mondiales.
L'embrouille désormais éventée qu'a été l'agression tripartite en Syrie se retourne inéluctablement contre le cynique trio qui l'a orchestrée et ordonnée. Les opinions publiques qu'ils ont cherché à enfumer ne les ont pas suivis et en sont maintenant à exiger une reddition de comptes sur l'inexplicable légèreté avec laquelle leurs pays ont été embarqués dans une opération qui a été une violation injustifiable du droit international tel qu'il se décline dans la Charte des Nations unies. Si l'agression en question n'est pas appelée à avoir une incidence décisive sur l'évolution du conflit syrien, elle va à coup sûr avoir celle d'alimenter et d'amplifier la contestation contre ses auteurs ayant été mal inspirés de jouer les apprentis sorciers au point d'avoir failli déclencher la troisième guerre mondiale et qui plus est nucléaire.
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