Algérie

Un tribunal israélien «ouvre la voie aux prières juives»



Les juifs peuvent-ils prier sur l'esplanade des Mosquées' Oui mais en «silence», a décrété cette semaine un tribunal israélien, remettant en cause des décennies de statu quo sur ce lieu emblématique d'El Qods, au coeur du conflit israélo-palestinien. Cette décision a provoqué un tollé parmi les Palestiniens et les pays musulmans, pour qui il s'agit d'une «violation» du troisième lieu saint de l'islam abritant le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa. Les juifs appellent le site Mont du Temple, considéré comme le lieu le plus sacré du judaïsme ayant accueilli les deux temples construits jadis par les Hébreux. Le 29 septembre, un rabbin a été interpellé par la police sioniste car il priait silencieusement sur l'esplanade à El Qods-Est et interdit de visite pour deux semaines. Outré, il a interjeté appel après avoir reconnu y prier en silence quotidiennement.Mardi, une juge de la Cour des magistrats a révoqué la décision de la police. «Le plaignant prie en silence dans un coin, sans public autour. Je ne vois pas en quoi il représente un danger pour l'ordre public comme l'affirme la police», a-t-elle déclaré après avoir vu des vidéos de la police. La police israélienne contrôle les entrées de ce lieu saint administré par le Waqf, l'organisme chargé des biens musulmans à El Qods, dépendant de la Jordanie voisine. Depuis la prise en 1967 et l'occupation d'El Qods-Est par l'entité sioniste -non reconnue par la communauté internationale-, un accord permet aux juifs d'accéder à certaines heures à l'esplanade, mais pas d'y prier. La prière a lieu normalement au Mur des Lamentations, en contrebas, même si, depuis des années, des juifs religieux vont prier en cachette sur l'esplanade. Ces juifs religieux provoquent, à l'occasion, des incidents en entreprenant de prier subrepticement sur l'esplanade après y être montés en simples visiteurs. Cela crée des tensions avec les fidèles palestiniens qui savent que l'Etat hébreu cherche constamment à modifier les règles d'accès au site. Le directeur de la mosquée al-Aqsa, cheikh Omar al-Kiswani, a fustigé la décision de la juge israélienne. «Ces prières sont des provocations et une violation du caractère sacré d'Al-Aqsa», a-t-il dit. «La décision n'a aucune légitimité, car nous ne reconnaissons pas les lois israéliennes sur Al-Aqsa.»
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a appelé Israël à ne pas imposer un «nouveau fait accompli» sur l'esplanade et exhorté les Etats-Unis, pays allié d'Israël, à «respecter son engagement à maintenir le statu quo» sur les lieux saints d'El Qods. L'Organisation de la coopération islamique (OCI), basée en Arabie saoudite et qui représente plus de 1,5 milliard de musulmans dans le monde, a elle dénoncé un «assaut sans précédent sur les droits inaliénables des musulmans». L'Egypte y a vu une «violation» qui aurait des répercussions sur «la sécurité et la stabilité de la région». Et la Jordanie s'est engagée à s'opposer «fermement» à tout jugement israélien visant les «lieux sacrés» à El Qods. La police sioniste a, elle, «fait appel de la décision» de justice, estimant que le rabbin avait eu «une conduite impropre dans un lieu public». L'esplanade a été au coeur du déclenchement de la guerre de 10 jours en mai entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Ghaza. Après des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens ayant fait des centaines de blessés sur l'esplanade, le Hamas avait lancé des salves de roquettes vers Israël et l'armée israélienne avait riposté, donnant lieu à un nouveau conflit meurtrier.


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