Les déchets ménagers et industriels sont un gisement d'argent pour de jeunes entreprises.Les décharges sauvages envahissent de jour en jour le cadre de vie des Algériens. Elles grignotent chaque jour un peu plus de l'espace public appelé pourtant à rester propre comme un lieu où vivent des êtres humains. L'Algérie produit environ, selon les années, 15 millions de tonnes de déchets ménagers.
Un Algérien, à lui seul, produit 278 kg par année. C'est énorme comme déchets, mais c'est une richesse, si l'on se mettait à la transformer. Tout dépend de ce que l'on en fait. En l'état actuel des choses, les rejets ménagers et industriels sont une malédiction. Ils sont pires en voyant revenir les maladies comme le choléra, normalement éradiquées depuis plusieurs décennies. et ce n'est pas un drame parce que l'Algérie est riche. C'est plutôt parce qu'on ne veut pas en faire une richesse. Des pays très pauvres font une richesse de ces rejets ménagers transformés et recyclés. Pour paraphraser Akli Moussouni, enseignant universitaires et spécialiste des questions agricoles, l'Algérien jette ses excréments dans les oueds et mange ceux des Américains qu'il achète à coups de millions, en engrais. Aujourd'hui, une vraie question se pose et s'impose, surtout en ces circonstances où des Algériens meurent du choléra alors que l'Etat injecte des milliards dans des dispositifs d'aide à la création d'entreprises. Pour rester dans le contexte, plusieurs économistes s'interrogent: pourquoi ces dispositifs comme l'Ansej, la Cnac et l'Angem ne financent pas des projets d'entreprises de recyclage de déchets ménagers'
Les déchets ménagers et industriels sont un gisement d'argent pour de jeunes entreprises. Un créneau prometteur à plus d'un titre. Si ces dispositifs acceptaient de financer ces projets, des centaines, voire des milliers d'emplois directs et indirects seraient d'un côté créés. D'un autre côté, c'est là un accompagnement synergique du développement de l'industrie en Algérie, surtout l'agroalimentaire.
Le recyclage du verre, du papier, du plastique et autres dispenserait l'Algérie de l'importation de plusieurs produits. Par ailleurs, pour beaucoup d'experts dans les questions de l'environnement, le citoyen a des prédispositions à maintenir propre son cadre de vie. Ce sont plutôt les services concernés au niveau des communes et autres qui n'arrivent pas à s'adapter à la situation créée par l'économie moderne. A Tizi Ouzou, à titre d'exemple, les citoyens gèrent ce volet par leurs propres moyens, dans les villages. Des exemples sont donnés car certains villages classés surpassent en hygiène et beauté les plus beaux villages du monde. Mais hélas, l'action citoyenne se trouve handicapée par plusieurs facteurs.
Le plus important obstacle est le fait que les ménages sont quasiment bombardés par les rejets de l'industrie agroalimentaire comme les sachets, les bouteilles, les cartons avec leurs déclinaisons par centaines. Le citoyen aujourd'hui, ne trouve plus où jeter ses rejets. Des experts avertissent d'ailleurs, à ce rythme et sans industrie du recyclage, l'espace public deviendra une vraie décharge sauvage à ciel ouvert.
Le citoyen, quelle que soit son éducation, ne peut pas y faire face. Même les CET ne pourront plus contenir ces quantités énormes rejetées par l'industrie et le mode de consommation moderne.
C'est enfin à partir de ce constat qu'apparaît toute l'importance d'investir dans la transformation et le recyclage.
Les jeunes demandent des financements et les dispositifs existent. Mais cela bloque encore.
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Posté Le : 30/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com