Ah mes amis, mais
quelle tbahdilla ! Quelle débâcle mais aussi quelle rigolade. On se doutait
bien que l'équipe de France de football n'irait pas très loin dans la
compétition en Afrique du Sud mais de là à imaginer que son parcours prendrait
cette tournure gagesque… Jugez donc : les Bleus, vice-champions du monde en
titre qui deviennent en quelques jours la risée de la planète foot. Une déroute
totale et bien plus grave que celle de la Coupe du monde de 2002 ou celle du
Championnat d'Europe des Nations de 2008 (élimination au premier tour dans les
deux cas). Certes, il y a de par le monde des événements bien plus dramatiques,
mais ne boudons pas notre plaisir de rire un peu des déboires de ces pieds
nickelés du stade.
Cette bérézina est méritée à plusieurs
titres. En premier lieu, elle n'est que justice après l'élimination injuste des
Irlandais à l'automne dernier. Souvenez-vous de la fameuse main de Thierry
Henry et de l'attitude ambiguë de ses partenaires à la fin du match de barrage,
pas franchement honteux de cette tricherie, faussement peinés pour leurs
adversaires. Cette qualification volée s'est finalement payée cash. Dans la
honte et le n'importe quoi. Le foot n'est pas toujours injuste…
Mérité, ce renvoi dare-dare à la maison l'est
aussi en raison de l'attitude d'une bonne partie des joueurs français. Cela
avait commencé bien avant la défaite contre le Mexique ou la fameuse grève de
l'entraînement en signe de protestation contre l'exclusion de Nicolas Anelka.
Postures narquoises ou hautaines de stars, arrogance, mépris pour les
supporters et les journalistes, propos creux et blasés, écouteurs vissés aux
oreilles pour se couper du monde extérieur : voilà ce qu'a été depuis longtemps
la palette comportementale de ces sales gosses aux poches (très) pleines. Des
arrivistes mal élevés, peut-être même dépressifs, persuadés que tout leur
appartient et que le monde entier doit se coucher à leurs pieds. Espérons pour
eux que la fessée sud-africaine les forcera à l'avenir à faire preuve de plus
d'humilité.
Inévitable ce fiasco… Inscrit à l'avance dans
les tablettes de l'histoire footballistique et cela pour une raison majeure qui
tient en un prénom et un nom : Raymond Domenech, patron de la pire équipe de
France de l'histoire et chef de file d'une bande de charlatans. Comment définir
celui qui est le principal responsable des piètres performances de l'équipe
française, incapable de fournir la moindre parcelle de beau jeu depuis sa
nomination en 2004 (les bons matchs de la phase finale de la Coupe du monde de
2006, notamment ceux contre l'Espagne et le Brésil, étant à mettre à l'actif de
joueurs comme Zidane et Thuram) ?
D'abord, un
loser. Voilà un tocard qui s'est maintenu durant six ans à la tête des Bleus
sans remporter le moindre titre. C'est d'ailleurs conforme à son palmarès
d'entraîneur, lui qui ne peut se prévaloir que d'un petit titre de champion de
France de seconde division avec Lyon (on est prié de ne pas rire). Comment
diable a-t-il pu atterrir à ce poste ? Comment a-t-on pu le présenter comme
étant un génie du football ? Entraîneur incapable de motiver ses troupes, de
concevoir un schéma tactique qui tienne la route ou d'expliquer clairement ses
choix. «Raymond la science», la belle imposture.
Ensuite, un
manipulateur. Ses provocations à deux sous comme lorsqu'il refuse de serrer la
main à l'entraîneur de l'Afrique du Sud (lamentable), sa morgue et ses piques à
l'égard de la presse (grotesque), la demande en mariage de sa compagne en
direct à la télévision et quelques secondes à peine après l'élimination de son
équipe de l'Euro 2008 (obscène), tous ses dérapages n'ont toujours eu qu'un
seul but : faire diversion, masquer son incompétence et faire oublier la vérité
du terrain. La ficelle était grosse mais elle a bien servi. Tout comme son mode
de communication qui consiste à déstabiliser son auditoire en répondant
systématiquement de travers et de manière contradictoire aux questions qu'on
lui pose. Vieille technique d'évitement qui a le don de provoquer la colère
mais qui fait oublier l'essentiel, c'est-à-dire le vide sidéral d'un type même
pas capable de vendre des billets au marché noir sans se faire attraper par la
police (c'était en 1994, pendant la Coupe du monde aux Etats-Unis)…
Manipulateur mais
aussi pervers quand il tire les ficelles en coulisses et qu'il cherche à faire
endosser ses errements par d'autres. Il y a fort à parier que c'est lui qui est
derrière les fuites à propos des insultes d'Anelka (la fameuse taupe…). Quelle
belle occasion pour lui que de jouer la victime et arriver à faire croire que
les méchants joueurs, ces grévistes du dimanche qui ont osé lui manquer de
respect, sont les seuls responsables. On dit l'homme cultivé. Peut-être a-t-il
abusé de lectures à propos du coaching, de la communication d'influence, de la
programmation neuro-linguistique et de tous ces écrits pour apprentis gourous.
Rien de mieux pour manipuler et abuser des millionnaires en crampons
quasi-analphabètes ou des journalistes en mal de copie, mais tôt ou tard, la
méthode trouve ses limites.
Avec lui,
l'équipe de France ne pouvait pas aller très loin dans cette phase finale.
L'élimination au premier tour n'est d'ailleurs pas une mauvaise nouvelle. Dans
l'Hexagone, cette sortie prématurée a été accueillie avec soulagement, parfois
même avec satisfaction. C'est ainsi : il y a des victoires dont le bon sens
populaire ne veut pas. On dit souvent que dans toute déroute, il y a du bon.
C'est certainement le cas pour celle du club France. On voit mal comment à
l'avenir un imposteur comme Domenech pourrait en prendre les rennes. Et puis,
remarque qui n'a rien à voir avec ce qui précède (quoique), quelle respiration
que de savoir que Nicolas Sarkozy devra chercher autre chose qu'une victoire
des Bleus en Coupe du monde pour faire oublier ses piètres résultats à la tête
de son pays…
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Posté Le : 24/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Paris : Akram Belkaid
Source : www.lequotidien-oran.com