Algérie

Un tissu industriel dépérissant



Un tissu industriel dépérissant
Indice - Le tissu industriel algérien ne représentait, en 2012, que 5 % du Produit intérieur brut (PIB), a indiqué récemment l'Office national des statistiques (ONS).
Un chiffre qui renseigne, on ne peut plus clairement, sur la situation dans laquelle se débat ce volet de grande importance dans l'économie. «L'industrie algérienne est en dépérissement constant», avait conclu le Forum des chefs d'entreprises (FCE), estimant que les différentes mesures élaborées entre 2000-2011 s'avéraient «sans résultats probants».
Fin 2012, le ministère de l'Industrie et de la PME avait tenu des assises nationales en vue d'élaborer une «énième» stratégie industrielle pour donner un nouveau souffle aux petites et moyennes entreprises et les mettre au service d'une économie développée. Avant cela, il y avait cette grande rencontre tenue au Palais des Nations (Club-des-Pins), les 29 et 30 décembre 2011 sur la promotion de la PME-PMI. Des concertations de grande envergure auxquelles prenaient part les membres du gouvernement et des organisations patronales, mais qui se sont achevées par de simples suggestions, dont la mise en application reste tributaire de l'implication effective de toutes les parties concernées. Une mise en application qui tarde à venir et l'industrie algérienne en pâtit. De l'ère de l'autogestion, dans le cadre d'une économie socialiste, (1965-1980), à la libération relative entamée depuis le début des années 1990, en passant par la restructuration des grandes entreprises publiques et la création des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), l'Algérie demeure en quête d'une politique économique à même de la libérer de la dépendance totale aux recettes pétrolières. «L'organisation du secteur industriel reste toujours floue. Tout au plus on peut affirmer que le processus de privatisation, en tant que facteur de restructuration de l'économie, comme moyen de croissance est bloqué. Encore que depuis la loi de finances complémentaire 2009, de nouvelles dispositions sont mises en place limitant le privé international qui doit s'associer à un partenaire algérien (49/51 %)», souligne l'économiste Abderrahmane Mebtoul, dans une étude qu'il a réalisée sur le sujet. Les changements d'organisation périodiques démobilisent, relève-t-il, les cadres du secteur économique public, les investisseurs locaux et étrangers montrant clairement «la dominance de la démarche bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique». Les Petites et moyennes entreprises (PME) ont fait le bonheur de plusieurs pays développés, à l'exemple de la Chine et de l'Italie, alors qu'en Algérie ces entités restent d'un apport quasi symbolique, au vu de leur organisation (la plupart sont de petites entités familiales) et de l'absence de stratégie de croissance à moyen et long termes. En outre, les secteurs qui étaient performants, durant les années 1970 et 1980, comme l'exploitation du cuir et du tissu, se débattent dans une agonie qui risque de les faire disparaître totalement. A tout cela, s'ajoute la dominance de l'importation et du commerce. «Sur un total de 934 200 entités économiques réparties à travers le territoire national, 90 % sont de type familiale, dont la plupart exercent dans le commerce», a relevé l'ONS. La mise à niveau des entreprises publiques, qui a coûté au Trésor public, plus de 50 milliards de dollars entre 1991 et 2012, n'a, par ailleurs, pas apporté le nouveau souffle escompté. Tous ces échecs ont fait de l'Algérie un pays riche en réserves de changes, mais très pauvre en matière d'économie productive...


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