Bouteflika a choisi de différer l'exécution de son projetde révision de la Constitution, et par conséquent l'annonce de sa candidaturepour un troisième mandat, aussi loin dans le temps que le lui permettent en lamatière les contraintes légales et règlementaires.S'il temporise ainsi, ce n'est nullement, comme le pensentcertains milieux politiques et médiatiques, parce qu'il en serait encore à sechercher des soutiens ou à négocier avec de prétendues oppositions. S'en tenirencore à la lecture d'un président bridé dans son ambition et par conséquenttenu de composer avec des résistances internes du pouvoir, c'est ne pas vouloiradmettre que le principe de la révision de la Constitution et son corollaire,la possibilité s'offrant à Bouteflika de postuler pour un troisième mandat,étaient contenus dans le deal qui a rendu possible la reconduction de cedernier en 2004. C'est d'ailleurs dès cette date que Bouteflika a jeté lesjalons annonciateurs de son intention de repousser à au-delà de 2009 son séjourà El-Mouradia. Le fait, par exemple, d'avoir lancé un pharaonique planquinquennal de développement n'est pas dû à la suggestion des économistes deson entourage, mais au calcul du président lui-même, visant à ce que sesrésultats et ses retombées sociales coïncident avec la fin du deuxième mandat.Le président s'est donné du temps avant de s'engager dansl'opération de révision de la Constitution, dans l'espoir qu'au moment où il sedécidera, sa gouvernance aura produit les effets positifs tant au plansécuritaire qu'économique et social, qui lui permettraient de s'offrir unplébiscite de son projet et l'accueil populaire enthousiaste pour sa nouvellecandidature.A moins d'une année et demie de la fin de son secondmandat, le temps est pourtant désormais compté à Bouteflika pour soumettre à lasanction populaire son projet de révision de la Constitution. Il va lui falloird'ici peu sortir de son silence et mettre fin à la temporisation.Cela ne se produira pas, à l'évidence, dans le climatsécuritaire et social qu'il a escompté dans sa projection faite dès 2004. Lesspectaculaires attentats à répétition depuis le 11 avril ont en effetsérieusement entamé la croyance et la confiance qu'ont eues les citoyens dansla politique de réconciliation en tant que remède au problème de la questionsécuritaire.Leur satisfaction est de même tempérée pour les effetséconomiques et sociaux que le plan quinquennal de développement est censéinduire sur leurs conditions de vie. La flambée inflationniste qui embrase lemarché, alors que le pouvoir d'achat des familles, et pas toutes, n'a connuqu'une maigre augmentation, attise forcément le malaise social et fait le lit àla protestation.Autant dire finalement que le timing fixé par Bouteflikaaux ultimes échéances politiques de son second mandat ne se déroulera pas dansle climat général qu'il a entrevu pour elles.
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Posté Le : 23/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com