Algérie

Un thé à l'heure des tarawih



Un thé à l'heure des tarawih
L'ex-ministre de la Culture, dans ses mémoires parues chez l'Anep en 2014, revit ses années d'enfance à Sedrata, ville de l'extrême est du pays où il est né en décembre 1927. Il évoque notamment la figure de son père, le cheikh Belkacem El Lidjani. L'homme est un personnage haut en couleurs. Après des études à El Azhar, il enseignera au Soudan, notamment à Oum Dourman, une ville que connaissent les Algériens pour des raisons tout autres . Ici, le fils parle d'une soirée chez son père qui était connu pour avoir également édifié en 1930 une grande mosquée à Sedrata. La gravité qui sied à la pratique religieuse n'excluait pas alors la bonne humeur et les moments de distraction.Les gens venaient très nombreux chez lui surtout durant les soirées du Ramadhan. Ils comptaient profiter de ses leçons après les prières des tarawih. Il était alors de tradition que ceux qui accomplissaient la prière cotisaient pour acheter des cacahuètes. On en consommait tout en questionnant le cheïkh sur des points liés à la sira du Prophète, à l'histoire. L'un des habitués de ces causeries était Si Laid Benamor qu'on appelait Laid Essoufi et qui était le grand- père de l'homme d'affaires célèbre dans le domaine de l'industrie agroalimentaire. Il avait l'habitude et la passion de préparer le thé vert avec de la menthe sur un petit réchaud. Un jour alors qu'une petite fente qui permettait de dégager l'ait s'est obstruée, il s'est produit une explosion qui a causé des brûlures à Laid Souffi qui cherchait vainement à ranimer. La puissance était telle que le toit a failli s'effondrer. Tout le monde fut pris de panique à l'exception du « préparateur du thé ». Cheïkh Belkacem prit une touffe de laine qu'il imbiba d'encre pour soulager l'homme de ses douleurs au visage. Le taleb Sidi Khelifa pressa alors le fils de Laid Essoufi de courir à la maison. « Vite, préviens ta mère de l'incident car si ton père rentre à la maison, son visage enduit d'encre, elle croira que c'est une personne étrangère et se mettra à le frapper avec ses souliers ou un bâton ». L'homme aura alors connu deux malheurs en une seule journée », ajouta-t-il. Tout le monde s'est détendu et on a continué à boire du thé aux cacahuètes comme si de rien n'était.


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