Algérie

Un texte «arbitraire, unilatéral»



Un texte «arbitraire, unilatéral»
Réaction ? Si ce projet de loi semble en surface, voire en apparence ambitieux et salutaire pour toute la profession, il s'avère, en arrière-plan, problématique aux yeux des acteurs du livre.Une fois ce texte approuvé par l'Assemblée populaire nationale, le ministère de la culture sera doté d'un moyen juridique rigoureux lui permettant de prendre toutes les mesures qui lui conviennent pour agir sur le secteur du livre. Autrement dit, par ce cadre juridique, il va imposer ? cela va se faire de façon implicite au nom de la promotion et du développement du livre ? son monopole sur toute l'industrie et le commerce du livre, allant de l'édition à la vente, en passant par la publication et la distribution. Tout cela sera canalisé par cet outil juridique et concentré au niveau du ministère de la culture.Rien donc ne doit, semble-t-il, échapper à la vigilance de tous les services de contrôle. Et selon les acteurs du livre, tout est pensé de manière à ce que l'Etat durcisse le contrôle sur le livre.Ce projet de loi va effectivement attirer l'attention de plusieurs professionnels du livre et susciter leurs interrogations et leurs craintes quant à l'avenir des différents métiers de la chaîne du livre. Nombreux sont ceux qui regrettent qu'il n'y ait pas eu de consultations formelles avec les différents corps de métier concernés : éditeurs, distributeurs, libraires, bibliothécaires, imprimeurs...Pour eux, «ce texte a été élaboré dans les couloirs de bureaux fermés et par des administrateurs qui n'ont rien à voir avec le monde du livre».Et c'est pour cette raison qu'ils jugent ce texte «arbitraire, unilatéral, parce qu'il exclut les acteurs du métier du livre» dans le développement et la promotion du livre.Les professionnels du livre estiment qu'ils sont les mieux placés pour apporter des mesures, voire des orientations susceptibles d'améliorer concrètement et positivement la situation du livre en Algérie, puisque ce sont eux qui sont sur le terrain et qui ont une connaissance concrète concernant la question du livre, à savoir les nombreux obstacles auxquels le métier du livre est confronté. En d'autres termes, ils ont de l'expérience en la matière et ont une connaissance franche et directe de la réalité du livre en Algérie.En outre, ce sont eux qui animent, d'une manière ou d'une autre, la vie du secteur. Cela dit, ils constituent un interlocuteur potentiel avec les pouvoirs publics.C'est ainsi que certains professionnels du livre émettent un avis critique à l'encontre de ce projet de loi. C'est le cas de Boussad Ouadi, éditeur et libraire. Celui-ci conteste indéniablement et remet vivement en question ce souci obsessionnel du contrôle a priori des activités de l'édition exprimé par les pouvoirs publics.




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