Algérie

Un taux de sous-emploi de 17,9 %



Incertitude - Le ministère du Travail continue à affirmer haut et fort que le taux de chômage est en nette régression l'estimant à 9 % pour 2012.
Cet optimisme démesuré est aussitôt démenti par les experts et les résultats des enquêtes réalisées respectivement par l'Organisation internationale du travail (OIT) et l'Office national des statistiques. Le 1er septembre 2012, l'ONS annonce que la population en sous-emploi par rapport au temps de travail est estimée en Algérie à 1 718 000 occupés en 2011, soit un taux de sous-emploi de 17,9 %.
«Cette déduction résulte d'une enquête réalisée auprès de 20 314 ménages établis sur le territoire national et ce, d'octobre à novembre 2011 et le sous-emploi lié au temps de travail étant défini comme l'effectif des personnes occupées qui effectuent un nombre d'heures de travail insuffisant par rapport au nombre d'heures», tient à préciser notre économiste. Cela inclut, selon lui, «les sureffectifs dans les entreprises publiques, les administrations et les emplois temporaires de moins de 6 mois souvent improductifs, avec la prédominance des emplois rentes, qui sont comptabilisés pour 8 heures de travail plein ce qui donnerait un taux largement supérieur à 20 %».
Cette enquête vient se greffer au rapport de l'OIT qui place l'Afrique du Nord devant des régions qui devraient être touchées par un taux de chômage supérieur à 26 % ces prochaines années et pourraient même augmenter encore à l'horizon 2017. Ces résultats dénotent un échec flagrant de la politique de l'emploi menée par les différents gouvernements qui se sont succédé.
Ils sont la conséquence notamment du «dépérissement du tissu industriel représentant moins de 5 % du PIB. Et ils trouvent leur explication surtout dans les contraintes de l'environnement qui touchent tant les entreprises algériennes qu'étrangères souvent mises en relief dans les rapports internationaux de 2008/2011», explique M. Mebtoul.
Un échec qui ne saurait, d'ailleurs, tarder à se traduire par une grève nationale, promettent les 600 000 jeunes recrutés dans le cadre du pré-emploi. Leurs revendications se résument au maintien des postes d'emploi existants, l'annulation des concours d'embauche et le payement des arriérés.
Ces jeunes qui qualifient ce dispositif de «contrat d'esclave» comptent inaugurer la rentrée sociale par des manifestations et des sit-in devant les sièges des wilayas. Ils ont fini par se rendre à l'évidence.
Les contrats de préemploi ne sont qu'une man'uvre de plus pour absorber leur colère en ces moments d'incertitude et d'instabilité que connaît la région du Maghreb.
L'espoir d'une confirmation, tant attendue, à leur poste d'emploi s'est définitivement éclipsé devant les témoignages des premiers bénéficiaires toujours à la case départ, des années après.
Dans l'éducation nationale, dans les différentes administrations publiques ou dans les collectivités locales, ils sont unanimes à déclarer leur ras-le-bol et sont plus que jamais convaincus que le préemploi rime avec «esclavagisme».
Les avis se rejoignent pour dénoncer l'incapacité des pouvoirs publics à avoir une politique d'embauche claire et efficace.


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