Algérie

Un taux de 9,97% au mois d'octobre : Cette inflation qui se joue des prévisions officielles



L'inflation dont les autorités ont tablé sur la baisse pour l'après ramadhan, est toujours en hausse, ce qui est confirmé par l'office national des statistiques (ONS).
Cet organisme a constaté en effet que l'indice des prix à la consommation a atteint 9,97% à Alger au mois d'octobre dernier, par rapport au même mois de 2011, accentuant ainsi la hausse du rythme d'inflation annuel qui se situé à 8,3% en octobre dernier, taux bien plus élevé que celui des 4 et 5 % conjoncturés par les responsables étatiques du secteur économique. Selon l'ONS l'indice des prix à la consommation de la ville d'Alger qui sert de référence pour le taux d'inflation national, a enregistré une hausse de 9,9% en octobre 2012 par rapport à la même période de l'année dernière. Une hausse visée ainsi et précisée par l'ONS, essentiellement par l'augmentation de plus de 29,8% des prix des produits agricoles frais et 3,2% pour les produits alimentaires industriels.
L'office des statistiques constate qu'à l'exception des fruits frais qui ont connu durant cette période une baisse de 4%, tous les autres produits alimentaires ont été en hausse, notamment la viande de poulet 60,8%, la viande de mouton 40,8%, les légumes frais 27,95% et « last » but not last » la pomme de terre 26,8%.
La hausse ne s'est pas limitée aux produits cités puisqu'elle a touché d'autres dont les poissons frais 23,65% et la viande de b'uf 11%, les produits alimentaires industriels n'ont pas été en reste avec une augmentation des prix d'un taux de 3,2% tirés principalement par celles qu'ont connu les boissons 4,2% et les huiles et graisses 3,6% ainsi que le lait et dérivés avec 2,8%. Les produits manufacturés n'ont pas non plus été épargnés, par l'évolution haussière avec une moyenne de 5,7% par rapport à la même période de l'année dernière et ont affiché des prix 5,7% plus élevés. Il en a été de même pour les prix des services qui ont évolué de 4,4%
De cette tendance à la hausse, il ressort que l'indice des prix à la consommation pour le mois d'octobre,a enregistré un relèvement de 5,9%,par rapport à celui de septembre. L'observation de l'ONS donne à constater que sur les dix premiers mois de 2012 l'indice des prix à la consommation a connu une hausse de 8,96% par rapport à la même période une année auparavant.
A s'en tenir aux taux fournis par l'ONS l'on ne peut qu'être dubitatif sur la pertinence du dernier rapport établi par le centre de prévision international IHS global insight qui diagnostique l'inflation en Algérie qui devrait passer de 9% en 2012 à 6,1% (2013), 4,2% (2014), 4,1 % (2015) pour remonter légèrement à 4,3% en 2016. Pour que la maîtrise de l'inflation confirme les projections de ce centre de prévisions, il faudrait mettre un terme aux dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs que le gouverneur de la banque d'Algérie a pointé comme étant à l'origine de la hausse de l'inflation en Algérie.
Des dysfonctionnements qui font selon, Mohamed Laksaci, que «la formation des prix relève plus de position dominante ou de spéculation». Lequel gouverneur de la banque d'Algérie a préconisé «une revue approfondie» de la formation des prix aux différents stades des transactions commerciales » qui selon lui devient «nécessaire pour asseoir des règles transparentes en la matière».
La nécessité d'assainir le marché national est une antienne que ne cessent de ressasser les autorités en charge du secteur, sans que cela ne se traduise en actions et mesures destinées a encadrer et à contrôler rationnellement ce marché.
L'emballement de l'inflation dans le pays avec les risques de tensions sociales qu'il génère inévitablement, inquiéte sans doute les responsables étatiques qui semblent sortir de la « léthargie »dans laquelle ils étaient plongés quand les prix se sont mis à flamber inconsidérément et pas pour des raisons liées à la seule loi économique de l'offre et de la demande. C'est du moins ce que donne à penser l'annonce faite par les autorités d'une mise en place prochaine du comité national de la concurrence. Un organisme a la nécessité évidente pour l'assainissement du fonctionnement des secteurs de la production et de la commercialisation, mais dont l'ajournement de la mise en place a donné fort à comprendre que des forces occultes se sont liguées pour en retarder l'évènement sinon l'empêcher tout simplement. En attendant que se mettent en place une politique et des pratiques anti- inflationnistes,les citoyens et les ménagères n'ont en pas fini avec la galère du couffin familial à remplir et d'une manière générale à faire face à la cherté de la vie qui s'accentue de mois en mois.


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