Le staff technique de l'équipe nationale d'escrime composé du Sénégalais Mamadou Keita et de la Sud-coréenne Lee Shin-mi ambitionne d'aller jusqu'au bout pour former les futurs champions, capables de représenter les couleurs nationales dans les manifestations internationales.Ce tandem qui allie l'expérience asiatique et le vécu africain, s'attèle en compagnie de Nassim Bernaoui, à travailler d'arrache-pied avec les différents catégories, et dans chez les deux sexes, pour parvenir à réaliser cet objectif. Depuis l'arrivée de Lee Shin-mi en novembre dernier, suivi trois mois plus tard par Keita, le travail effectué n'a pas tardé à porter ses fruits, suscitant la satisfaction de la fédération algérienne (FAE) et des experts de la discipline. Parmi les résultats retentissants, reste la qualification de Chaima Benadouda (juniors) aux derniers Jeux olympiques de la jeunesse JAJ-2018 de Buenos Aires (Argentine), grâce à la première place décrochée parmi les Africains ayant pris part au championnat du monde 2018 disputée en avril à Vérone en Italie.
Il y a eu également la médaille d'or par équipes (filles) remportée lors des Jeux africains de la jeunesse JAJ-2018 d'Alger, après la victoire en finale face à la Tunisie grâce au quatuor Benchekor - Belkebir - Benadouda - Maâraf. Avec ce nouveau staff technique, l'Algérie s'est distinguée en raflant trois médailles de bronze au championnat méditerranéen tenu en début de février à Cagliari en Italie, grâce à Benchekor (juniors), Adam Abdelhasib Izem (juniors) et Benadouda (cadets).
Mamadou Keita : travailler à la base, pour former l'élite de demain
Le staff technique national dans la spécialité du sabre s'applique à «travailler à la base, avec l'objectif de former une élite nationale, comportant un minimum de huit athlètes», qui auront la lourde responsabilité de représenter l'Algérie dans les grands évènements sportifs à venir. «Le travail pédagogique revêt une très grande importance chez les jeunes, car ils sont encore fragiles et vulnérables à cette période de leur âge. Il y a aussi un travail psychologique qui se fait, sans oublier une manière particulière de les motiver et de les encourager, qui n'a rien à voir avec ce qui se fait avec les seniors», a expliqué l'entraîneur national du sabre, le Sénégalais Mamadou Keita. Au-delà de cet encadrement technique de qualité, les entraîneurs nationaux se sont décrits comme «une troisième famille pour les athlètes», après les parents et l'école.
Quoique, le projet de construire l'élite de demain passe d'abord par la «détection des jeunes talents», qui ont un don inné, avec une importante marge de progression. D'où la nécessité, selon le staff technique national, de commencer par se livrer un important travail de prospection. «Une fois de bons jeunes repérés, il faut vite les recueillir et les lancer dans le bain, pour qu'ils aguerrissent en côtoyant le haut niveau», ont-ils encore expliqué. Une politique prônée lors du championnat d'Afrique des jeunes catégories, disputé du 18 au 22 février courant à Alger, et pendant lequel plusieurs jeunes talents ont été lancés dans le bain, y compris chez les minimes. Un pari qui a déjà porté ses fruits, puisque cette compétition a permis de découvrir le jeune Mohamed Belsem Bounacer, un minime qui a réussi à décrocher la médaille de bronze chez les cadets.
«Nous sommes en constante progression, particulièrement chez les filles. Preuve en est qu'après le titre continental de l'an dernier, remporté par Chaïma Benaouda, nous avons animé une finale 100% algérienne cette année, et c'est finalement Kaouthar Mohamed-Belbakir qui a dominé sa compatriote Naïla Benkhekor», s'est réjoui Keita, en espérant «faire aussi bien avec les garçons». Concernant les objectifs à court terme, le Sénégalais de 34 ans a indiqué que l'Algérie «vise essentiellement» les prochains Jeux Olympiques de la jeunesse, prévus en 2022, chez lui au Sénégal, alors que sur un plus long terme, elle pense aux Olympiades de 2024 à Paris (France). Les plus jeunes parmi les sabreurs encadrés par Keita n'ont que 9 ans, et ils s'entraînent séparément des autres catégories d'âge, dont celle des juniors, regroupant les athlètes nés entre 2002 et 2004, celle des cadets, nés entre 2005 et 2008, ainsi que celle des minimes, nés entre 2009 et 2011, alors que la catégorie des seniors regroupe les athlètes de plus de 20 ans.
«Le programme de préparation et le volume de travail diffèrent d'une catégorie d'âge à une autre. Certaines ont besoin de progresser sur le plan physique, alors que d'autres ont plus besoin de travailler l'aspect technique», a-t-il détaillé, en rappelant que dans la vie «rien n'est jamais facile» et que les athlètes «devront consentir de nombreux sacrifices» pour atteindre leurs objectifs. Keita, aujourd'hui, maître d'armes, a été champion d'Afrique du sabre masculin à trois reprises : en 2008, 2009 et 2010. Il a été également vice-champion aux Jeux Africains de 2007 à Alger. Sur le plan mondial, son meilleur classement sous les couleurs du Sénégal, a été la 26e place.
Lee Shin-mi : préparer les escrimeurs en vue des grands rendez-vous
«Mon objectif est de réaliser les objectifs fixés avec les athlètes algériens à court et long termes. Je suis issue de la première génération du sabre en Corée du Sud, j'étais obligée de relever plusieurs défis pour m'adapter avec cette discipline. Je vais mettre à profit mon expérience pour aider les jeunes escrimeurs à progresser sur le plan physique et technique. Nous sommes en train d'apprendre également aux jeunes comment préparer un rendez-vous majeur», a affirmé Lee Shin-mi.
Avant d'être désignée au staff technique national, l'entraineur sud-coréenne avait déjà eu une expérience avec l'équipe de Singapour. La FAE lui a confié la mission de diriger l'équipe nationale du sabre en plus d'être en charge de l'Académie africaine d'entraîneurs d'armes à Alger. «Il y a plusieurs athlètes que la fédération compte accompagner pour réaliser leurs objectifs. Je suis très heureuse de travailler en Algérie», a-t-elle ajouté.
Lee Shin-mi (35 ans) avait porté les couleurs de son pays pendant 7 ans (2001-2008), prenant part à six championnats du monde. Elle a été couronnée à plusieurs reprises dans des épreuves asiatiques. Son meilleur résultat aux Jeux olympiques était en 2004 à Athènes (Grèce) en décrochant la 19e place. En dépit du fait d'être en charge de 85 athlètes des jeunes catégories, dans les deux sexes, le staff technique national a affirmé que le niveau de l'Algérie «reste meilleur» par rapport à d'autres pays africains, en présence «des moyens et d'un environnement propice». Si Mamadou Keita a commencé à s'initier à la langue arabe, Lee Shin-mi fournit de gros efforts pour parler en français pour pouvoir communiquer et transmettre son message à ses athlètes.
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Posté Le : 27/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R S
Source : www.lnr-dz.com