Fraîchement installé dans ses fonctions à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, Abderrezak Sebgag s'est attaqué à plusieurs volets, notamment ceux ayant trait à l'échec des athlètes algériens aux Jeux olympiques de Tokyo tout en imputant la responsabilité aux fédérations sportives et à certains cadres de l'administration centrale de son ministère.Au lendemain de cette annonce, le premier responsable du sport algérien s'est penché sur la fameuse question du renforcement de la bonne gouvernance dans le secteur de la jeunesse et des sports, en promettant de combattre la corruption dans son secteur. Pas plus tard que lundi, le MJS a reçu au siège du ministère le président de l'organe national de prévention et de lutte contre la corruption, Tarek Kour, dans le cadre du lancement de la convention de coopération bilatérale conclue entre les deux parties le 8 juin 2020 et qui s'inscrit dans le cadre du renforcement de la bonne gouvernance dans le secteur de la jeunesse et des sports.
Selon le communiqué du MJS, "les deux parties ont souligné leur engagement quant à la mise en place d'une cartographie sur les risques de corruption dans le secteur de la jeunesse et des sports, sur la base d'une approche globale comprenant le système de financement du sport aux plans central et local (budgets de fonctionnement et d'équipement centraux, comptes d'affectation spéciaux, fonds de wilaya) et dans une première étape les fédérations sportives nationales importantes (football, athlétisme, boxe, judo, lutte, karaté et haltérophilie). Lors de cette entrevue, les deux parties ont convenu de la conception et du lancement d'un système de veille au ministère de la Jeunesse et des Sports dans le cadre de la lutte contre la corruption. Ce système permettra aux différentes parties concernées (société civile, médias, athlètes...) relevant du secteur de contribuer en signalant toute violation ou dérive éventuelle".
Autrement dit, la société civile, les médias et autres athlètes sont dans leur droit de saisir le MJS pour dénoncer une corruption ou une quelconque mauvaise gestion de l'argent public. À vrai dire, ce n'est pas la première fois qu'un ministre du sport s'attaque à ce volet épineux sans pour autant parvenir à des résultats concrets. En 2019, l'ancien MJS, Raouf Bernaoui, avait annoncé en grande pompe la création d'une Académie algérienne de lutte anticorruption sportive (AALAS), dont la mission consistait à être le relais entre le terrain et l'administration (ministère et justice).
"Je pense que c'est très important déjà que la société civile s'intéresse au fléau de la corruption dans le sport en Algérie, et le meilleur partenaire de l'administration, notamment pour le ministère de la Jeunesse et Sports, c'est justement cette société civile qui s'est constituée aujourd'hui en association, à travers la naissance de cette académie qui aura la première tâche de devenir la courroie entre le terrain et l'administration", avait-il déclaré à ce propos. Or, depuis cette annonce, on n'a plus reparlé de cette association ni de son travail sur le terrain, surtout avec l'intronisation du successeur de Bernaoui, à savoir Sid-Ali Khaldi. Ce dernier avait d'ailleurs promis de combattre le fléau de la corruption qui a gangrené le monde sportif algérien.
Qu'en est-il de l'affaire Helfaïa-Saâdaoui '
"Pas question de reculer pour combattre la corruption. Evidemment, depuis mon installation à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, j'ai érigé la lutte contre la corruption et la moralisation du sport. Cela fait partie de mes priorités, partant d'une conviction que la lutte contre la corruption et la moralisation du sport est une condition sine qua non pour la promotion du sport." "Jamais le MJS n'a déposé une plainte contre la corruption. J'ai eu à réagir sur un scandale qui a éclaté sur les réseaux sociaux relatif sur un échange téléphonique sur un prétendu trucage des matchs.
Je crois fermement en la présomption d'innocence ; je n'ai pas accès aux éléments du dossier. Toujours est-il que si nous avons déposé une plainte, c'est pour affirmer cette politique de rompre avec les anciennes pratiques", avait-il indiqué en réponse à cette fameuse affaire du 13 mai 2020 où un enregistrement audio fait le buzz sur la toile. Il s'agit d'une communication téléphonique entre le manager Nassim Saâdaoui et le directeur général de l'ES Sétif, Fahd Helfaïa, évoquant clairement un marchandage de matchs de Ligue 1. Principaux accusés dans l'affaire de l'enregistrement téléphonique qui a révélé le scandale présumé de marchandage de matchs dans le championnat de Ligue 1 durant la saison 2019-20 : Fahd Helfaïa et le manager Nassim Saâdaoui.
Les deux personnes ont même bénéficié d'une liberté provisoire le 11 août 2020 officiellement pour des raisons médicales. Et une année après, cette affaire n'a pas été traitée. La date du procès demeure toujours inconnue. Certes, Helfaïa et Saâdaoui sont innocents jusqu'à ce que la justice apporte une preuve de leur implication, mais l'opinion publique est en droit de connaître le devenir de cette affaire.
Nazim T.
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Posté Le : 18/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nazim TOLBA
Source : www.liberte-algerie.com