Algérie

Un système d'identification des animaux est nécessaire Pour éviter la contrebande du cheptel en Algérie



Un système d'identification des animaux est nécessaire Pour éviter la contrebande du cheptel en Algérie
Les Français s'intéressent à la mise en place d'un système d'identification des animaux d'élevage en Algérie appelé indentification pérenne généralisée (IPG), selon Philippe Amé, directeur du bureau de coopération international à l'Institut français de l'élevage, rencontré, hier, en marge des rencontres méditerranéennes tenues lors du Sommet de l'élevage à Clermont-Ferrand (France). Des négociations sont en cours avec l'ITELV (Institut technique des élevages), qui n'ont pas encore abouti. L'institut français de l'élevage est un regroupement d'éleveurs. « Le système d'identification des animaux n'existe pas en Algérie », a relevé M. Amé qui ajoute que pour la « traçabilité », « l'amélioration génétique », les besoins « sanitaires », donc le « suivi vétérinaire », « la taxation », la « distribution de primes » et le « contrôle de performance lié à la filiation », ce système est nécessaire car le territoire algérien est vaste. Par ailleurs, argumente-t-il, la mise en place de ce système d'identification en Algérie évitera la contrebande des cheptels, la transmission et la propagation de maladies et les risques de perte. La mise en 'uvre d'un tel système peut être coûteuse à l'Etat. Entre la base de données nationale et la mise en boucles, il faut un dispositif juridique qui précisera les missions de chacun. Un stock national, qu'il faudra distribuer, comptabiliser et contrôler tout le dispositif, est nécessaire, explique le directeur de l'institut français. L'étude faite par l'institut de l'élevage pour le compte de la FAO sur l'Inde a coûté moins de 100.000 euros. Cela dit, comme en France, les éleveurs peuvent contribuer financièrement et physiquement au dispositif. Les associations professionnelles sont actives dans le dispositif en France, a-t-il indiqué. Le système consiste en la mise de boucles avec un numéro d'identification unique de la bête, l'indicatif du département ou de la wilaya dans laquelle est située l'exploitation à laquelle appartient l'animal. Ces renseignements seront adossés à une base de données nationale où se trouvent toutes les informations sur l'animal, notamment sa date de naissance, l'origine de ses deux parents, le numéro d'identification unique de son éleveur actuel et tous les mouvements, sorties et entrées dans d'autres exploitations ainsi que toutes les informations sanitaires. Par ailleurs, ces informations sont inscrites sur un passeport quand la bête est destinée à l'exportation. A ce propos, l'original du passeport adossé au certificat de santé doit accompagner la bête partout. Sauf que pour les pays tiers, comme l'Algérie, seules les photocopies sont exigées. Interrogé sur cette exception, le Dr Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de l'alimentation, des chefs de service vétérinaire (CVO) et des chefs de service de la coordination des actions sanitaires, dira que « les services français gardent les originaux car en cas de problème, ils remontent jusqu'à l'éleveur détenteur de la bête ». Pour lui, les photocopies des documents sont suffisantes pour le pays destinataire et en cas de problème, les services vétérinaires des deux pays restent en contact grâce à des conventions bilatérales.Toutefois, Zahir Bouzid, DG de l'unité de Béjaïa relevant du Groupe Sotracov, Eurl Cazel, a attiré l'attention sur l'utilité de l'original des documents dans le cas de la reproduction car pour les bêtes destinées à l'abattage, le problème ne se pose pas. L'Institut propose deux sortes de formation, dont celles déjà suivies en France pour les deux filières, laitière et viandes, qui peuvent être adaptées à l'Algérie ou encore des formations à la carte. Pour lui, le marché algérien a besoin de produire du lait. Il dispose d'une base de production qu'il faudra étoffer par une conduite améliorée du troupeau avec l'apport de la génétique. Il cite le cas de Danone qui réalise des audits de fermes qui livrent ce transformateur français en Algérie. Les équipes de cet institut connaissent bien le terrain et la réalité des élevages algériens. Il s'agit de réaliser des diagnostics des fermes avec l'objectif d'améliorer les productions respectives. En Algérie, « il y a des éleveurs très avancés, tandis que d'autres ne le sont pas. Certains sont formés mais d'autres ne le sont pas ». La demande porte, selon M. Amé, sur des formations de base puisque les éleveurs ont peu de technicité et un petit nombre d'animaux. Il faut savoir que dans la production laitière, les transformateurs ne peuvent se contenter des gros producteurs de lait frais et sont obligés de se tourner vers les petits éleveurs qu'il faudra organiser, explique-t-il. « Un travail d'accompagnement de ces éleveurs est nécessaire pour produire en volume et en qualité », signale-t-il. Pour rappel, un projet de coopération a été déjà mis au point en 2009 avec la région de Bretagne. Dans ce sens, un accord avait été signé avec le ministère de l'Agriculture pour un programme d'appui dans la production laitière. Inauguré mercredi dernier par le chef de l'Etat français, François Hollande, le Sommet, auquel les Algériens sont plus nombreux cette année, regroupe toute la chaîne des métiers liés à cette activité. L'Algérie y prend part avec un stand de Filaha Innov, la présence d'importateurs et d'un représentant du ministère de l'Agriculture. Les autres délégations des pays de la Méditerranée, comme le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, le Liban et la Turquie, pays à l'honneur cette année, sont également venues en force.


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