Algérie

Un symbole pour la mémoire collective



Un symbole pour la mémoire collective
Il y a 183 ans, l'émir Abdelkader était proclamé chef de la résistance à l'invasion française, par les tribus de l'Ouest. La moubayaâ (allégeance) a eu lieu dans la pleine de Ghriss à Mascara sous un arbre communément appelé Dardara. C'est ainsi, qu'il est devenu commandant des croyants à l'âge de 24 ans.Son parcours glorieux a été rappelé, hier, lors d'une conférence au forum d'El Moudjahid. Pour le sociologue Taïbi, l'émir Abdelkader disposait de toutes les qualités requises lui permettant de devenir un grand homme d'Etat. « Il était d'une énergie débodante et d'un charisme légendaire qui lui ont permis de mener une lutte sans merci contre les troupes françaises », a-t-il précisé, rappelant que l'émir Abdelkader a bénéficié de deux allégeances. « La première a eu lieu le 27 novembre 1832 après que son père Si Mohieddine s'est retiré en proposant son fils, connu pour son érudit, à sa succession », a-t-il souligné. Quant à la seconde, elle a été déclarée par les tribus le 4 février 1833 à la mosquée de Sidi Hassan de la ville de Mascara portant actuellement le nom de la mosquée d'El Moubayaa. Pour sa part, l'historien et journaliste Amar Belkhoudja a indiqué que le parcours de l'émir Abdelkader a constitué une base et un exemple pour la guerre de libération nationale du 1er novembre 1954. « Sa lutte est une conviction pour la liberté qui s'est perpétuée à travers le temps », a-t-il souligné. Selon lui, l'émir Abdelkader est un symbole pour la mémoire collective et la conscience nationale. « Il s'est opposé à l'invasion étrangère et son armée a constitué un véritable rempart pour les 7.000 soldats français », a-t-il observé.La SG de la Fondation émir Abdelkader, Zohra Boutaleb, a rappelé que l'émir Abdelkader a réussi à créer un Etat avec une armée moderne, une administration, une diplomatie ainsi qu'une véritable organisation économique. « Il deviendra ainsi le fondateur de l'Etat algérien moderne », a-t-elle estimé.L'émir Abdelkader n'était pas seulement un chef de guerre et un homme d'Etat. Il avait aussi quelque chose qui faisait défaut à cette époque-là à tous ses semblables y compris en Europe : l'humanisme. Non seulement, il avait un sens de la justice unique, instituant même un concept inconnu à l'époque, le droit des prisonniers de guerre. Pour le cinéaste Lakhdar Hamina, évoquer l'émir Abdelkader, c'est méditer sur l'héritage politique, civilisationnel et spirituel qu'il a laissé. A cet effet, il lui a rendu un vibrant hommage à travers une lettre où il écrit notamment : « Tu es mon ascendant et ma mémoire. Sans ton courage, ton regard aigu sur le monde et ta poésie, je n'aurai pu avancer dans ce désert de prédateurs errants et dépourvus de boussole ». L'émir Abdelkader ben Mohieddine est né le 6 septembre 1808 près de Mascara et est décédé le 26 mai 1883 à Damas en Syrie. Il a été un résistant, un écrivain, un poète, un philosophe et un théologien soufi.




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