Algérie

Un symbole d'islamophobie et de «discrimination d'Etat»



Un symbole d'islamophobie et de «discrimination d'Etat»
«On m'a déclaré incompatible avec la laïcité et réduit mon statut à mon appartenance religieuse», a déclaré d'emblée Kamel Meziti, enseignant et écrivain, lors d'une conférence de presse tenue mercredi dernier à Paris, au siège du Mouvement contre le racisme et pour l'Amitié entre les peuples (MRAP).Paris de notre correspondantInformée des engagements personnels contre l'islamophobie de M. Meziti et de son appartenance à la communauté musulmane, une fonctionnaire de l'Education, inspectrice à l'académie de Nantes, aurait orienté l'évaluation professionnelle du concerné autour de ses croyances confessionnelles. Cette attitude est punie par la loi, puisqu'elle viole l'article L. 1132-1 du code français du travail qui condamne ce genre de discriminations dans le recrutement.Depuis plusieurs mois, ce professeur d'anglais au lycée Montesquieu, dans la ville du Mans, lutte pour sa «dignité». Soutenu dans sa démarche par le MRAP et la Ligue des droits de l'homme (LDH), qui ont qualifié cette affaire de «gravement discriminatoire», il veut «mettre l'Etat français devant ses responsabilités de faire respecter sa devise : ??Liberté, égalité fraternité, ainsi que la laïcité'' ».Titulaire d'une maîtrise et d'un doctorat de l'université Paris Sorbonne, Kamel Meziti a été recruté en 2000 en tant qu'enseignant contractuel d'anglais. En 2013, il est professeur certifié stagiaire. Pour son année scolaire 2013/2014 au lycée Montesquieu, le proviseur et le tuteur de son stage expriment leur satisfaction quant à son travail et préconisent sa titularisation. Entre-temps, en septembre 2013, Kamel Meziti, qui a suivi un deuxième cursus en histoire, a publié un livre intitulé Dictionnaire de l'islamophobie.Cet ouvrage semble avoir été mal perçu par l'inspectrice en question. Il subira trois inspections, toutes dans le même sens et avec le même ton : le 16 octobre 2013, le 31 mars 2014 et le 26 mai 2014. Durant sa première inspection, l'inspectrice va jusqu'à lui poser des questions d'ordre privé, voire carrément intime. «J'ai fait des recherches sur vous, vous savez monsieur Meziti, il y en a des choses sur vous, il suffit d'aller sur internet», lui déclare-t-elle quand il cherchait à comprendre la relation entre les questions et son éventuel recrutement. Elle récidive en lui demandant ce qu'il pensait de la laïcité.A la fin de l'entretien, l'inspectrice lui lance à la figure : «Ouf, me voilà rassurée ! Car il faut être vigilant, j'ai déjà dû virer un professeur pédophile !» Kamel Meziti se plaint auprès de sa hiérarchie qui le signifie à l'académie de Nantes.Le 7 juillet 2014, il s'est vu refuser son admission au certificat d'aptitude au professorat du second degré, violant ainsi la réglementation en vigueur, en écartant l'avis du chef d'établissement et du professeur tuteur préconisant plutôt la titularisation. Après maintes interpellations et réclamations vaines des hautes autorités françaises, y compris l'Elysée, Kamel Meziti a décidé de médiatiser son affaire. En plus du MRAP et de la LDH, qui portent désormais son combat, un appel à soutien, signé déjà par plusieurs personnalités publiques, a été lancé par Me Megherbi, militant du MRAP et avocat de la victime de cette «discrimination d'Etat».




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