Algérie

Un suivi partielPermanence durant les jours de l'Aïd



Un suivi partielPermanence durant les jours de l'Aïd
Finalement, à l'occasion de cette fête, Alger n'a pas échappé à la règle. A chaque jour férié, la capitale devient une ville fantôme au sens propre du terme. Le jour de l'Aïd El Fitr, les commerces qui devaient assurer la permanence étaient aux abonnés absents. Ni lait en sachet, ni baguette de pain, ni légumes, ni eau minérale n'ont été disponibles dans la plupart des quartiers d'Alger. Malgré l'adoption récente par le Parlement de la loi modifiant et fixant les conditions d'exercice de l'activité commerciale obligeant les commerçants à approvisionner le citoyen en produits de large consommation et assurer la permanence les jours de fête, ces derniers n'en font qu'à leur tête. Le citoyen est de son côté la seule victime, soumis au diktat de ces commerçants. Pourtant des sanctions devaient être appliquées contre eux par le ministère du Commerce.Une amende de 50 0000 à 300 000 DA et la fermeture du commerce d'une durée allant jusqu'à 30 jours sont les sanctions qui doivent être infligées à ces commerçants selon la loi. Le fait est que cela ne semble nullement les inquiéter. Ils ont pris l'habitude de fermer boutique en toute insouciance.
Ces commerçants ne sont visiblement pas imprégnés de l'obligation de service public qui devrait être sacrée. Contacté, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), El Hadj Tahar Boulenouar, a fait un tout autre constat. Il a souligné que l'objectif de la permanence n'a pas été atteint à 100% cette année. «Il est utile de signaler que par rapport à 2013, 4000 boulangeries ont assuré la permanence à l'occasion de l'Aïd El Adha, alors que cette année, elles sont 7000 à avoir travaillé sur tout le territoire national pendant les 3 jours de fête», a-t-il assuré.
Concernant le secteur du transport, M. Boulanouar a assuré que près de 50 000 taxis ont assuré le relais. Notre interlocuteur a tenu à indiquer que des transports de voyageurs privés (bus) ont failli à leur mission à cette occasion en soulignant que les gérants des restaurants n'ont eux également pas ouvert les jours de l'Aïd.
Par ailleurs, quelques jours avant la fête, l'UGCAA avait annoncé que pas moins de 8000 boulangeries resteront ouvertes les deux jours de fête. Selon le porte-parole de l'UGCAA, les coupures d'électricité de la veille de l'Aïd El Fitr, notamment à Alger, Tipasa et Oran et dans 5 wilayas de l'Est ont influé sur l'activité de nombre de boulangeries qui n'ont pas pu assurer la permanence.
M. Boulanouar compte proposer au ministère du Commerce d'impliquer d'autres institutions pour l'application de la permanence, à l'instar des collectivités locales et de la Sonalgaz. Il a également annoncé la proposition au ministère du Commerce d'élargir les listes des permanenciers aux autres activités commerciales, à l'image de celles de l'alimentation générale, des fruits et légumes, des transports privés et de la restauration. Il a indiqué que les commerçants qui n'ont pas assuré la permanence sans motif valable devraient être sanctionnés comme le prévoit la loi.
La fédération des consommateurs optimiste
De son côté, Mohamed Zebdi, président de la Fédération algérienne de la protection du consommateur, a souligné que «la culture de la permanence a besoin de temps». «La première expérience menée l'an dernier lors de la fête de l'Aïd El Adha a été une opération réussie, par contre cette année, elle n'a pas répondu aux attentes», estime-t-il.
M. Zebdi a noté que les raisons de cet échec seraient dues à une faible campagne de sensibilisation, ajoutant que «les affiches du ministère du Commerce pour aviser les commerçants d'assurer la permanence ont été affichées 48h avant l'Aïd». Il s'est montré par ailleurs optimiste en indiquant que «la culture de la permanence prend du temps». Il a souligné qu'il est préférable de mener «les campagnes de sensibilisation au cours de l'année et ne pas attendre les jours de fête».


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