Un succès relatif

Les résultats des élections locales, annoncées hier par le ministre de l'Intérieur, reproduisent le même paysage politique qui s'était dégagé aux législatives de mai dernier, en confirmant le FLN dans sa position de parti majoritaire et indétrônable, malgré toutes les vicissitudes qu'il a traversées au cours de ces derniers mois, et en réduisant les partis islamistes à une peau de chagrin.
Des résultats qui, au-delà du taux de participation enregistrés et des considérations politiciennes qui n'intéressent que les chapelles politiques, dénotent un profond désir de stabilité chez une population rongée par l'incertitude. Mais cela ne doit pas consacrer un statu quo perpétuel, qui risque d'être contre-productif au final. Il faudrait que ce nouvel acquis soit accompagné d'une vraie politique de réforme, à tous les niveaux. A commencer par la sphère politique ternie par l'incompétence et la corruption. Le déroulement du scrutin du 29 novembre a montré que nous sommes encore loin des standards démocratiques : les tentations de trucage, l'emploi de la violence dans certains bureaux de vote, une mauvaise gestion de toutes les phases de l'opération, une mauvaise communication... Ould-Kablia a beau minimiser la portée de tous les dépassements enregistrés, attribués du reste aux candidats et à leurs adeptes, mais les failles sont beaucoup plus profondes. C'est la plus grande leçon à retenir de cette échéance.