La question de l'égalité des sexes, longtemps sujet tabou chez nous, n'a cessé de soulever des vagues. Le combat a suivi un long cheminement, un parcours semé d'embûches, fait de réticences. Mais ce combat n'a cessé de gagner des batailles. D'abord celui d'une égalité sur les bancs de l'école, puis au travail et enfin dans la gestion de la cité par un accès aux postes de responsabilité les plus divers. L'accès à l'enseignement a été une étape décisive dans ce processus d'émancipation. La brillante universitaire qu'elle a été a fait d'elle, au même titre que l'homme, le médecin (heureusement pour les esprits obtus), le pilote, la chef d'entreprise, la ministre, la députée..... Et surtout pas d'amalgame, le déni de droit envers la femme n'est pas le propre de notre société. Des sociétés dites plus évoluées ont mis du temps pour lui reconnaître, par exemple, le droit de vote. Mais c'est loin d'être un don du ciel, la mutation a été le fruit d'un éveil de la société qui a fini par accepter cette évolution, malgré les pesanteurs. Cela ne suffit pas, il était indispensable que cette évolution soit accompagnée et protégée par tout un arsenal juridique. Le code de la famille, on s'en souvient, est venu, après des années d'abus, libérer la femme du joug d'un mari potentat qui avait le droit de répudier. Ce texte avait, malgré la persistance de quelques scories, le mérite de lui consacrer ainsi qu'à ses enfants une protection juridique dissuasive à travers une prise en charge ? bien que sujette à caution, au vu du coût de la vie. Un autre texte de loi est venu encore, il y a trois années, consacrer à la femme algérienne d'autres droits, celui de sa représentation dans les instances élues, les APC, les APW, le Parlement... L'amélioration du statut de la femme reste, cependant, encore liée à l'élaboration d'autres mesures pour la sortir de sa précarité et plus exactement suite à son divorce, qui signifie souvent pour la femme sans ressources, un abandon et un saut dans l'inconnu. La récente disposition tendant à la création d'un fonds de pension pour celles qui se trouveraient dans cette pitoyable situation est, à ce titre, vraiment salutaire. Elle est venue à point nommé pour la mettre à l'abri de toute forme de déviance. Ainsi, si l'on devait saisir le 8 Mars comme une halte pour faire l'inventaire des progrès réalisés par la femme algérienne sur le chemin de l'émancipation, force est de reconnaître qu'elle ne cesse de remporter, chaque jour que Dieu fait, bien des combats contre l'injustice en renforçant son statut de citoyenne à part entière. Le dernier acquis en date et qui mérité d'être cité, visant une protection juridique de la femme contre toutes formes de violence, dans la rue, au travail et même au sein de la famille, donnera tout son sens à la question de l'égalité des genres dans notre pays. Combien sont-elles aujourd'hui celles qui souffrent en silence subissant le diktat du mari, du frère ' Le projet de loi sur les violences contre les femmes adopté, jeudi dernier par le Parlement, va désormais criminaliser certains actes que la femme subissait, hier, sans broncher et la met définitivement à l'abri de bien des atteintes physiques et morales à sa personne.
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Posté Le : 07/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K Daghefli
Source : www.horizons-dz.com