Algérie

Un spectacle désolant



Un spectacle désolant
Désastre - Cette plage de Douaouda marine a triste mine. Sur des centaines de mètres, la grève, déserte, est envahie par un incroyable enchevêtrement de branches et de troncs régurgités par les vagues.
Aux abords de la route, derrière la murette qui la protège du sable, des bouteilles de bière vides et de canettes écrabouillées jonchent le sol grisâtre. En face, entre les constructions hétéroclites qui ont pris corps sur les vastes terrains plats conquis sur les dunes, plusieurs véhicules sont stationnés en désordre et à distance «respectable».
Le calme apparent des lieux, à peine troublé par le passage nonchalant de quelques automobilistes, cache en réalité une véritable industrie du sexe. Car ici, à l'intérieur des voitures, dans les bois qui coiffent les dunes, dans les constructions arborant pompeusement des appellations paradisiaques et dans les cabanes vermoulues, s'exerce le plus vieux métier du monde.
Douaouda-marine est, par excellence, le domaine de la prostitution qui se pratique, de jour comme de nuit, au vu et au su de tout le monde. Un véritable lupanar à ciel ouvert fréquenté par des centaines de clients venant de toutes les wilayas du Centre. L'endroit a acquis, au fil des ans, une réputation qui a dépassé les frontières de Tipaza. Des bandes de jeunes filles ont pris possession des lieux. On les rencontre dans les coins les plus insolites. A l'entrée de la plage, sur les trottoirs, devant les commerces de quatre saisons et à l'intérieur des établissements «touristiques» qui servent généreusement ' et dans l'illégalité la plus totale ' des boissons alcoolisées et différents psychotropes, «du shit à la blanche», selon les aveux d'un habitué des lieux.
Parmi ces filles de joie, on compte de nombreuses adolescentes, des fugueuses, semble-t-il, pour la plupart originaires de villes de l'ouest du pays, qui pratiquent le métier sans état d'âme et sans aucune protection.
L'essentiel est qu'elles gagnent leur journée et qu'elles satisfassent les appétits de leurs protecteurs, des maquereaux à la petite semaine, qui se montrent dangereux quand il le faut. Les agressions ne se comptent plus, des crimes ont été commis à l'intérieur même des bouges qui servent à la fois de bars, de gargotes et de chambres de passe.
En l'espace de dix ans, Douaouda-Plage a ravi la palme à tous les lieux de débauche existant sur le territoire national. C'est le domaine de «l'immoral», mais aussi de la misère qui jette des centaines de jeunes filles dans les bras de souteneurs et d'entremetteuses, connus de tous les services de police.
Des truands notoires, convertis en «investisseurs touristiques», ont accaparé de vastes parcelles de terrain sur lesquelles ont été érigées, sans aucun document légal, de somptueuses bâtisses, des night-clubs, qui fonctionnent été comme hiver, drainant les marginaux en quête de coups fourrés et les nouveaux fortunés qui dépensent sans compter.
Le domaine public maritime est squatté sur plusieurs centaines de mètres, des hôtels, à l'apparence honnête, y ont été construits. Ils font dans la restauration, le spectacle et la passe. Le poste de la Protection civile a été détourné par un particulier, «quelqu'un qui a des appuis», qui en a fait un commerce.


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