Algérie

Un sommet pour désamorcer la bombe syrienne



La scène syrienne pourrait connaître beaucoup de développements dans les semaines à venir sur les plans politique et militaire.Le ministre kazakh des Affaires étrangères a évoqué, hier, dans des déclarations à Sputniknews la possibilité de la tenue à la mi-mars d'un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays garants de la cessation des hostilités en Syrie, dont fait partie la Turquie.
Le sommet ministériel d'Astana, qui sera suivi par un autre en avril prochain entre les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, a pour objectif de désamorcer la situation explosive dans l'enclave d'Afrine, pour en faire une cinquième zone de désescalade en Syrie. Cette éventualité a été évoquée lors d'un entretien téléphonique, lundi soir, entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, au cours duquel ils ont discuté de la situation dans le nord-ouest de la Syrie, particulièrement à Afrine.
Selon un communiqué du Kremlin, "les deux présidents ont confirmé qu'ils étaient prêts à coordonner plus étroitement les efforts de la Russie, de la Turquie et de l'Iran pour garantir le bon fonctionnement des zones de désescalade et faire progresser le processus politique, conformément au consensus qui a été atteint lors du Dialogue national syrien à Sotchi".
Ces développements interviennent alors que des forces progouvernementales syriennes s'apprêtaient à entrer dans l'enclave d'Afrine où l'armée turque mène depuis maintenant un mois une offensive pour en déloger une milice kurde. En effet, le président turc a affirmé, hier, que ses forces opérant dans le nord de la Syrie s'apprêtaient à encercler la ville d'Afrine afin de la couper de tout soutien extérieur. "Dans les prochains jours, nous allons accélérer notre mouvement vers le centre d'Afrine en vue de l'encercler et de la couper de tout soutien extérieur (...). Nous montrerons à tous ceux qui veulent créer un couloir terroriste le long des frontières sud de la Turquie que ce n'est pas facile à faire", a déclaré Recep Tayyip Erdogan devant les députés de son parti politique (AKP).
Cette déclaration du chef de l'Etat turc résonne comme une menace d'entrer en guerre avec la Syrie, si l'on se fie aux commentaires de son ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Ce dernier avait estimé la veille que la récente déclaration faite par les forces pro-gouvernementales syriennes d'entrer dans le canton d'Afrine pour soutenir les Kurdes face à l'offensive des troupes turques n'arrêtera pas ces dernières.
L'annonce de l'entrée des forces gouvernementales syriennes a été faite après l'appel qui leur a été lancé le week-end dernier par le porte-parole des Unités de protection du peuple (YPG, kurdes) Nuri Mahmud pour qu'elles interviennent dans la région afin de protéger les frontières du pays.
Rappelons que Damas a condamné l'offensive militaire turque à Afrine, tout en précisant que la région était une partie intégrante de la Syrie. Moscou a, de son côté, appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à respecter l'intégrité territoriale de la Syrie.
Il y a lieu de signaler qu'Ankara considère les YPG comme la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Merzak Tigrine


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