Algérie

Un sommet et des interrogations



Cette réunion, dite de «concertation sur le Sahel», a regroupé, faut-il le rappeler, le président Abdelaziz Bouteflika, le guide de la Révolution libyenne, le colonel Mouammar El Gueddafi, les chefs d’Etat de Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, du Mali, Amadou Toumani Touré, et du Tchad,  Idriss Deby Itno. Mais on ne sait toujours rien sur les détails des discussions entre ces derniers. Pour de nombreux observateurs, il est clair que cette réunion intervient dans un contexte très particulier marqué non seulement par le trafic de cocaïne colombienne, mais également par la recrudescence des activités terroristes. L’Algérie avait convoqué, au mois de mars dernier à Alger, une réunion des ministres des Affaires étrangères de sept pays de la région, suivie d’une autre ayant regroupé les chefs d’état-major des armées du Mali, du Niger, de Mauritanie et d’Algérie, dans le but de coordonner les efforts et multiplier la coopération régionale, en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Un commandement militaire commun entre ces armées a été créé et installé à Tamanrasset, alors qu’un centre de renseignement sur le Sahel a été mis en place à Alger il y a quelques jours.
Complicité des autochtones
Sur le terrain, la facilité avec laquelle a eu lieu l’enlèvement de sept travailleurs d’Areva de leurs domiciles à Arlit, au nord du Niger, et la rapidité avec laquelle ces derniers ont été transférés au nord du Mali pour négocier leur libération, montrent que les phalanges d’Al Qaîda au Sahel ont gagné en nombre et en logistique grâce non seulement aux fortes rançons que les Etats leur versent, mais aussi aux complicités qu’ils achètent auprès des notables de la région de Tombouctou, Gao et Kidal, au nord du Mali.
En effet, dès l’arrivée des sept otages (employés d’Areva) à Timetrine, au nord du Mali, les négociateurs «attitrés» du palais présidentiel ont ouvert les habituels canaux de communication avec les terroristes. Hier, ils ont alerté l’AFP sur l’état de santé de la seule femme otage, qui, selon eux, a «un besoin urgent de se faire soigner d’un cancer». «Les ravisseurs d’Aqmi sont ouverts à toute négociation.» «Je reviens de chez les ravisseurs, dans le désert, où j’ai rencontré deux représentants du groupe qui les détient ; l’otage française est malade et ne peut plus rester longtemps sans soins.» Le médiateur malien a ajouté : «La femme française est malade. On nous a dit qu’elle a été soignée peu de temps avant son enlèvement, mais elle nécessite un suivi.» A en croire ces négociateurs, les ravisseurs «feront bientôt connaître leurs revendications».
Certainement une somme encore plus importante que celle payée par le gouvernement espagnol et la libération de certains de leurs acolytes détenus au Mali, en Mauritanie ou au Niger.

 


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