Algérie

Un sommet à Niamey consacré à Boko Haram



Un sommet à Niamey consacré à Boko Haram
L'éventualité de voir Boko Haram devenir un clone de Daech (Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL) inquiète au plus haut point les cinq pays du bassin du Lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin). Comme pour contrer cette organisation terroriste qui a pris goût aux décapitations, la dernière en date est celle de Chimda Hedima, un pilote d'un avion de guerre nigérian porté disparu dans le nord-est du pays, Niamey a abrité hier un sommet extraordinaire de ces pays. En prélude à cette réunion, leurs ministres de la Défense se sont retrouvés lundi dans la capitale du Niger pour adopter un plan de guerre contre ce groupe terroriste dont la montée en puissance constitue un grave facteur d'instabilité pour quasiment tous les pays de l'Afrique de l'ouest. La création d'une force armée de 700 soldats à même de mettre hors état de nuire cette organisation qui sévit déjà au Nigeria et au Cameroun est envisagée. « Notre espace est envahi par les forces du mal. Les souffrances des populations riveraines du lac Tchadnous interpellent et nous commandent d'agir », déclare à l'entame des travaux, Karidjo Mahamadou, ministre nigérien de la Défense, devant ses homologues nigérian, camerounais, tchadien et béninois. « Dans la cohésion et la solidarité, nous devons regarder dans la même direction le danger qui menace notre environnement et y faire face », dit-il regrettant l'avancée « alarmante » de « l'ennemi commun » du fait d'« insuffisances organisationnelles ». Et d'ajouter : « ce sommet doit être celui des grandes décisions ». Comme tous les participants à cette réunion, il estime qu'il faut « agir vite contre Boko Haram qui a changé son modus operandi pour s'inspirer de Daech ». Le président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé fin septembre lors de l'Assemblée générale de l'ONU, à « plus d'efforts et de coopération » « tant au niveau régional qu'international » pour faire face à cette menace. Outre les décapitations qu'il a ajoutées au chapelet de ses atrocités, il a commencé à s'emparer de villes dans le nord-est du Nigeria (25 villes selon l'évêque catholique Oliver Dashe) et de plusieurs localités frontalières de l'extrême-nord du Cameroun, malgré le déploiement de troupes d'élite de l'armée camerounaise. Le groupe terroriste man?uvre pour prendre la capitale de l'Etat de Borno, Maiduguri, un carrefour régional de près d'un million d'habitants. « Boko Haram, Al-Shabab et l'EIIL sont des ramifications de la même branche », a déclaré le professeur Ishaq Akintola, directeur de l'ONG nigériane Muslim Rights Concert. Selon lui, « ils sont le produit des hostilités occidentales contre l'Islam, car la plupart de ces groupes sont issus, comme al-Qaïda, de l'endoctrinement ». Donné pour mort par l'armée nigériane, le chef de Boko Haram, Aboubakr Shekau, est réapparu, vantant décapitation, lapidation et application de la charia dans son « califat ». Depuis le sommet de Paris en mai, le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad se réunissent régulièrement au niveau ministériel pour coordonner la lutte contre Boko Haram. La dernière réunion en date a eu lieu au Nigeria début septembre. Le Nigeria a demandé à ses voisins lors de cette rencontre de mieux sécuriser leurs frontières communes pour empêcher Boko Haram de s'y réfugier ou d'y importer des armes.




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