Le Premier ministre a déclaré que le relèvement du SNMG à 18.000 DA
provoquera des incidences financières annuelles de l'ordre de 75 milliards de
dinars.
C'est au cours de la conférence de presse qu'il a animée hier à la
résidence El Mithak, à l'issue de la tripartite
qu'Ahmed Ouyahia a bien accepté de répondre à de
nombreuses questions y compris à certaines strictement politiques ou à d'autres
qui ont suscité des polémiques. La question relative au niveau de
revalorisation du SNMG lui fera dire que même à plus de 10.000 DA (…) «c'est
insuffisant» sans s'empêcher cependant de préciser qu'il a été augmenté de 50%
en l'espace de deux ans et de 20% à partir de janvier 2012. Optimiste qu'il l'a
toujours été, il lance «on est satisfait que l'Etat ait les moyens de le faire.»
Interrogé sur l'article 87 bis, il dira que «les discussions sont
engagées depuis longtemps, et si ce n'est pas réglé c'est à cause de ses
retombées financières et techniques.» Il ajoutera que «les entreprises assurent
37% des salaires alors qu'elles sont dans une situation d'une quasi faillite
sous les effets d'un endettement de 20 milliards de DA.» Il répondra au sujet
des retraites que «la question a été traitée sur 2 ou 3 angles. Selon les
règles basiques du droit, les retraites sont versées par la caisse de retraites,
or il se trouve qu'elle n'est pas en bonne santé depuis une dizaine d'années. Elle
a emprunté auprès de la CNAS
10 milliards.» Il rappellera «le geste important du président en 2006, à
l'endroit des petites retraites pour que nul ne touche en dessous de 75% du
SNMG.» En plus du renflouement du fonds des retraites de 1 à 3% de la fiscalité
pétrolière. «Mais dans quelques années, il n'y aura pas plus de pétrole et le budget
qui a été voté cette année est de 7.400 milliards alors que les recettes sont
de 3.900 milliards, cela veut dire que d'ici à la fin de l'année, le fonds
connaîtra un régime et fera du fitness,» renchérit-il. Il note par ailleurs, qu'«il
y a des travailleurs qui ont travaillé 5 ans, alors ils ne peuvent prétendre à
une retraite mais on ne peut pas les abandonner.» Il promet que le gouvernement
va «examiner le dossier pour faire un geste de solidarité.» Il précise que
«l'augmentation du SNMG de 3.000 DA signifie une autre de 20% des retraites.»
Il sera question que le groupe de travail tripartite planche, selon lui, «sur
les possibilités de relever les cotisations sociales pour qu'elles puissent
contribuer à l'amélioration des retraites.» Il fait savoir que la fiscalité
ordinaire ne couvre même pas la moitié des salaires versés par l'Etat.
«La dépénalisation de l'acte de gestion a été faite»
Interpellé par l'UNEP sur une revalorisation
des salaires des gestionnaires du secteur public qui n'a pas eu lieu, Ouyahia répondra «il y a actuellement un esprit de course à
l'augmentation des salaires, ils veulent leur part.» Il reconnaît qu'«il vrai
qu'il fallait commencer par les soldats avant d'aller vers les autres.» Et
promet «maintenant, nous allons nous occuper des gestionnaires publics.»
A propos de la décision de la dépénalisation de l'acte de gestion dont
«les avancées opérées auraient pu être plus importantes sur le terrain» selon
les gestionnaires publics, le Premier ministre estime que «cette dépénalisation
a été faite, les juristes ont dit oui pour la loi. S'ils disent non, on peut
revoir.»
Il tentera d'expliquer sur le chapitre de l'entreprise et de l'économie, l'ensemble
des mesures qui ont été prises par le gouvernement ou retenues par la tripartite
de mai dernier. «Ce sont plus de 200 mesures, on va s'accrocher pour les mettre
en place,» promet-il. Il signale qu'elles seront mises sur le site du Premier
ministère «dans 48 ou 72h.» Mais il ne se gênera pas d'égratigner implicitement
Temmar, en soulignant qu' «on nous a dit que sans IDE,
il n'y a pas d'économie, merci à l'Union européenne qui a fait le bilan de 0%
IDE. On nous a dit qu'il faut privatiser, on n'a rien fait ! Les usines qui
sont les richesses de la nation auraient dû être reprises, on aurait soldé les
comptes comme c'est le cas pour El Hadjar qui
fonctionne cahan-cahin, mais ça marche !» C'est, juge-t-il
«une mentalité qui doit évoluer.»
Il annonce la création d'un partenariat entre SNVI Rouiba
et Mercedes l'allemand. Il fait part de l'existence de 388 PME dont 300 ont un
statut de SPA «parce que l'Algérien n'aime pas s'associer car il n'aime pas les
intérêts (Eriba)…».
Interrogé sur la fermeture des bars, il répondra «combien d'emplois par
bar ? Combien de cirrhoses par bar ? Combien de bagarres par bar ? Je ne juge
pas ceux qui vont dans les bars mais vous parlez d'atteinte à la production
nationale, je vous fais savoir qu'il y a peu de choses nationales dans les bars.»
Las de vouloir prouver quelque chose, Ouyahia lâche
«nous ne gagnions ni été ni hiver, alors laissons l'ordre public se mettre en
place !»
«Le président est en bonne santé»
A une question sur «l'échec de la stratégie sécuritaire» au regard des
derniers attentats, Ouyahia rétorquera que cette
stratégie sera réussie «à 100% lorsque nous aurons totalement vaincu le
terrorisme.» Quand à la destruction des terres agricoles par le béton, il
avouera que «le gouvernement est devant des choix de l'enfer (jahanamia) parce qu'il doit construire des logements, encore
que là, il doit allumer des bougies pour que lors de leur distribution il n'y
ait pas d'émeutes.» Il construit aussi, ajoute-il «des infrastructures pour
créer l'emploi (…), on doit choisir.» Ceci étant dit, il fera remarquer qu'«en
matière de pomme de terre, Laghouat rivalise aujourd'hui avec Aïn Defla, et Oued Souf la dépasse et dépasse Mascara.» Il explique la cherté
des produits agricoles pendant Ramadhan par le fait que «si les commerçants ne
le font pas c'est qu'on n'a pas jeûné.»
Et lâche-t-il avec un sourire «n'attendez pas du Premier ministre qu'il
critique les chiffres de ses ministres !» Il ira jusqu'à affirmé que «le
gouvernement algérien nourrit actuellement trois peuples, algérien, tunisien et
partiellement libyen.» Traditions de voisinage et devoir humanitaire obligent !
L'absence des syndicats autonomes à la tripartite ne signifie pas selon
lui, qu'ils ne sont pas reconnus. «N'en déduisez pas qu'on ne les reconnaît pas,
il y a des négociations, il y aura un temps où on ira vers l'équilibre de qui
représente qui,» a-t-il affirmé. Mais il rebondit «il y a certains présidents
de syndicats autonomes qui ne travaillent pas pour leur secteur.»
A une question relative à une éventuelle réhabilitation de l'ex FIS, le
Premier ministre apportera «une double clarification, celle relative au projet
de loi organique sur les partis possibles, descendu devant l'Assemblée, en plus
de la Charte
pour la paix et la réconciliation nationale votée par référendum le 25
septembre 2005 et adoptée par ordonnance en février 2006.» Il précisera alors
que «la Charte
est toujours en vigueur, son article 6 traite de la question et l'article 4 de
la loi organique sur les partis le fait aussi, alors il n'est pas question de
revenir sur le sujet.» Il démentira par ailleurs, l'existence de toute idée
d'une amnistie générale. «Faux sur toute la ligne ! Je le démens
catégoriquement !» dira-t-il.
Le Premier ministre sera aussi interrogé sur l'état de santé du président
de la République.
«Le président va bien et il est en vie (hayoune yourzak !), Et vous l'avez vu à la télévision.» La famille
Kadhafi est, affirme-t-il «toujours en Algérie et mon commentaire ne diffère
pas de celui du ministre des A.E pour rappeler que nous l'avons reçue au titre
de nos traditions par rapport à notre espace culturel, on l'a accueillie
fraternellement et aucun des membres n'a d'ennuis avec la justice.» Il a même
ajouté que «le CNT libyen nous a dit ils sont chez vous, ils sont dans leur
pays.» Cependant, il dira à propos des déclarations publiques d'Aïcha Kadhafi que «c'est un comportement inadmissible, qui
n'est pas acceptable et qui ne doit pas se répéter !»
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Posté Le : 01/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com