Algérie

Un Smig à 75.000 Da!



D'aucuns s'interrogent sur les préoccupations qui ont été soulevées par le patron de la Centrale syndicale, lors de son entrevue avec le président de la République. Il faut dire que l'Ugta plaide, depuis quelques mois déjà, en faveur de «la nécessaire réduction des effets de la Covid sur les effectifs des travailleurs et la préservation de leur outil de production, autant dans le secteur public, que celui privé». Il y a quelque temps, Labatcha avait soutenu «qu'un dialogue permanent et sérieux devait être institué, autant avec les pouvoirs publics, qu'avec les patrons des entreprises, autour du paiement et de la préservation des salaires des travailleurs». Mais pour le patron de l'Ugta, «il n'y a pas que les effets de la Covid, qui sont sur la table des négociations avec le gouvernement et, notamment le dédommagement des travailleurs et de leurs entreprises». En effet, d'autres sujets semblent fâcher la Centrale syndicale, qui brandit le lancinant dossier de «la révision de la loi sur le régime de la retraite et l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs et du citoyen». Plaidant pour un Smig de l'ordre de 75.000 da, l'Ugta estime que «l'augmentation du pouvoir d'achat des citoyens est liée à une révision de la réglementation du marché...», note-t-on encore. Quant au fameux dossier de la retraite anticipée et la révision de tout le système de la retraite, qu'il qualifie d'injuste, il affirmera: «Nous ne reculerons pas devant la demande de révision de la loi actuelle sur les pensions. Nous attendons une réponse du gouvernement à nos demandes...». Reçu, jeudi par Tebboune, dans le cadre du cycle des consultations politiques initiées par le président de la république, Labatcha Salim, secrétaire général de l'Ugta, a fait part de certaines préoccupations socio-économiques qui secouent le monde du travail.Mais concrètement, qu'est-ce qu'attend l'Ugta de l'Etat ou du gouvernement Djerad' Est-ce que les assurances du président Tebboune, quant à prendre en charge les préoccupations des travailleurs, sont à même d'apaiser les tensions sociales, aiguisées par les effets de la Covid-19' L'Ugta est-elle en mesure de contenir les frictions sociales en gestation depuis quelques mois déjà' La puissante Centrale syndicale est-elle à même de contenir ce flux social ascendant et, surtout, le prémunir de toutes dérives ou manipulations politiciennes hasardeuses' Des interrogations, somme toute, légitimes face au désarroi du citoyen algérien, qui fait face à une situation sociale, de plus en plus, difficile et éreintante, conjuguée à une ambiance sociopolitique, pour le moins, alarmante.
L'homme fort de la centrale syndicale a, durant les mois écoulés, martelé que son organisation syndicale, qui «avait effectué sa mue progressive», sans compter la mise à niveau de ses textes réglementaires et une réorganisation de sa composante humaine», allait «réviser ses relations avec ses différents partenaires». Reste à savoir si le président de la République, n'a pas convenu la tenue d'une rencontre spéciale avec la Centrale syndicale, ou carrément la relance du pacte social, dans le cadre de la tripartite, afin de traiter de manière méthodologique ces sujets. Cela sachant que le cadre idéal du dialogue, qui doit aborder les préoccupations des uns et des autres dans la sphère socio-économique, n'a pas encore été réactivé. La tripartite gouvernement-Ugta-patronnat, seule habilitée à aborder les questions d'ordre économique et social, n'a pas été convoquée depuis, au moins trois années. S'il est vrai que les chantiers du président de la république sur le plan de la relance économique, à travers la panoplie de réformes engagées dans le domaine du numérique et la digitalisation économique, la promotion et les mesures de soutien des start-up, etc... ont réussi à amoindrir les effets de la crise. Il n'en demeure pas moins, que les revendications et les préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs, reléguées au second plan, le temps des réformes engagées et d'une crise sanitaire persistante, attendent toujours de trouver réponse. La Centrale syndicale, sait pertinemment que la table des négociations doit être rejointe, sans délai, et que les discussions doivent être relancées de manière succincte. Elles concerneront les préoccupations immédiates et urgentes soulevées, ou plutôt subies par le monde du travail. D'ailleurs, à l'issue de son entrevue avec le président de la République, Labatcha confirme cette tendance générale, «Nous avons abordé les questions économiques et celles sociales...», confiera-t-il, avant d'ajouter «sur le volet économique, nous avons insisté sur la nécessité de réunir un climat favorable, pour la libération des énergies et des initiatives, afin de permettre aux opérateurs économiques de donner une nouvelle cadence à l'économie nationale». Sur le volet social, il confiera que «nous avons réussi à préserver les postes d'emploi et les entreprises. Néanmoins, certaines entreprises ont été asphyxiées et nous avons assisté à la perte de postes d'emploi et des salaires de travailleurs...C'est, en tout cas, ce que nous avons soulevé avec Monsieur le président... Il nous a promis de nous accompagner dans ce sens». Nous avons également fait état de notre demande de révision de la loi sur le régime de la retraite... Il nous a assuré, qu'un travail sérieux est en train de s'accomplir sur le plan économique, qui aura des répercussions bénéfiques sur la société».


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