Son eau de source naturelle, de température égale à 29,3°C, qui jaillissait en alimentant son bassin circulaire de 36 m de diamètre, est à sec depuis des lustres. « Faune » et « flore » y ont élu domicile, tels que roseaux, batraciens et reptiles. En effet, la piscine antique de Hammam Bradaâ date de l'époque romaine, les bords du bassin et sa base ont été construits dans sa pure tradition, c'est-à-dire en pierre de taille. Nous en devons le déblayement et la restauration au début de l'année 1900 à l'archéologue Joly, qui était alors également maire de la ville de Guelma. A ce jour, aucune datation n'a pu être établie par les archéologues locaux par manque de repères. Seule la littérature mentionne succinctement la présence de deux inscriptions libyques.La source de hammam Bradaâ est chlorurée nous dit on, et les riverains lui prêtaient des vertus curatives, notamment contre les maladies de la peau et pulmonaires. « Il faudrait être amnésique pour ne pas se rappeler de la piscine romaine de hammam Bradaâ », nous diront plusieurs natifs de la ville, ajoutant : « Depuis notre plus tendre enfance, c'était l'un des lieux de détente et de rencontre des jeunes, en toutes saisons, des plus prisés à Guelma. Les jeunes d'aujourd'hui ne goûteront probablement pas aux joies de nager dans une eau tiède en plein hiver, c'est un régal croyez-nous ! » Une note de nostalgie qui vaut son pesant d'or. Le lieu aurait pu devenir un important pôle d'attraction touristique, tant culturel que thermal. Le manque à gagner se chiffre probablement en millions de dollars, mais bon, les choses ont évolué autrement, ou plutôt les autorités locales l'ont voulu autrement. Ils ont d'abord, et dans un premier temps procédé à la déviation et au captage de la source pour appuyer l'AEP de la ville, conséquence : la piscine en a été aussitôt tari, et le lieu clôturé. Pour ne pas rompre avec les habitudes, les Guelmois ont continué à fréquenter le lieu en se contentant d'un vulgaire bassin en béton armé construit à des fins d'irrigation à quelques mètres de l'antique piscine romaine. En 2002, le site a connu un petit relookage pour les besoins d'une visite d'étrangers à l'occasion du colloque international sur le parcours et la vie de Saint Augustin. Mais depuis, le site sombre dans l'oubli, et seules certaines faune et flore y abondent. Est-il dans l'agenda des commis de l'Etat de réhabiliter le site ' Aucun responsable ne semble avoir une idée arrêtée sur le sujet. Même ceux du secteur de l'archéologie.
Posté Le : 16/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Karim Dadci
Source : www.elwatan.com