Algérie

Un site à réhabiliter



Un site à réhabiliter
Ne perdant pas de vue le fait que le fort Ouomar qui trône au village d'Ath Vouali (localité sise à 50 km à l'est de Bouira) est un vestige historique puisqu'il fut un véritable lieu de torture que la France coloniale utilisait comme lieu de repli de ses troupes pour dominer le village et partant, mater la résistance dans toute la région du Sahel. Le wali de Bouira, Ali Bouguerra, en visite de travail, dernièrement dans ce village, a promis d'ouvrir un dossier à l'effet d'étudier l'éventuelle réhabilitation de ce lieu et sa transformation en musée. Pour la petite histoire, le fort Ouomar connu localement sous le nom de Bordj Ouomar, construit en 1870 est une véritable forteresse qui surplombe le village d'Ath Vouali dominant ainsi, à perte de vue, plusieurs bourgades et hameaux de la vallée s'étendant de l'autre côté d'Assif Oumarigh. Ce fort qui menace en partie de s'effondrer était le lieu de chute privilégié pour la soldatesque de l'armée française puisqu'il fera office, durant la guerre de libération (1954-1962), d'un lieu de torture pour les détenus et aussi un moyen important d'isoler les moudjahidine des leurs, dans ce village connu pour sa rébellion contre l'occupation coloniale.« Preuve en est la liste longue des martyrs et celle des moudjahidine qui témoignent de leur vécu des atrocités endurées dans ce fort, dont la peur hante toujours le sentier rocailleux qui y mène », dira, non sans peine, un quinquagénaire rencontré sur les lieux. Pour Hamid, trentenaire et étudiant en histoire, « ce lieu est un musée à ciel ouvert qui mérite bien des égards de la part les autorités compétentes qui sont appelées à préserver ce lieu qui incarne la mémoire collective ». Est-il utile de signaler, par ailleurs, que la population atteste que c'est la première fois qu'un responsable vient s'enquérir de l'état de ce fort qui est en réalité occupé en partie par quelques familles qui s'y sont rabattues faute de logements.Sur ce, le wali qui, apprend-on, compte restaurer ce lieu a invité les indu-occupants à quitter les lieux et promettra que leur problème de relogement sera pris en charge dans le cadre de l'habitat rural. Il ne manquera pas d'asséner que ce lieu, aussi en ruine soit-il, n'appartient à personne, mais il fait partie du patrimoine historique au niveau de la wilaya de Bouira.


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