Algérie

"Un signal important" selon plusieurs ONG



Plusieurs organisations de la société civile nationale et internationale ont réagi à l'adoption par le Parlement européen, jeudi 26 novembre, d'une résolution d'urgence sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, considérant cette dernière d'"étape opportune et nécessaire face à l'intensification de la répression contre la société civile, les militants pacifiques et les journalistes, et les menaces à l'encontre de l'indépendance du pouvoir judiciaire".Dans une déclaration signée conjointement, une quinzaine d'organisations et syndicats, dont la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), l'Action pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), le Forum de solidarité euro-méditerranéen (Forsem), la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), Reporters sans frontières et Amnesty International, estiment que le fait que le Parlement européen (PE) adopte une deuxième résolution sur l'Algérie en un an après celle du 28 novembre 2019 sur la situation des libertés constitue "un signal important qui devrait conduire la communauté internationale à une action publique plus forte".
Commentant le cas du journaliste Khaled Drareni qui a été mis en avant par les Eurodéputés, les signataires de la déclaration soutiennent que celui-ci est devenu un symbole de la liberté de la presse en Algérie.
"Son harcèlement par les autorités algériennes et sa condamnation à deux ans de prison sont emblématiques d'une répression accrue de la part des autorités", soulignent-ils, rappelant que le PE condamne "l'escalade des arrestations et des détentions arbitraires" et demande aux autorités "de remettre immédiatement en liberté, sans condition, Mohamed Khaled Drareni et tous ceux qui ont été détenus et inculpés pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression, que ce soit en ligne ou hors ligne, et à la liberté de réunion et d'association.
À ce titre, ils notent que le Parlement "appuie la demande de Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, en vue de la libération urgente, compte tenu de la pandémie de Covid-19, de tous les prisonniers politiques et de toute personne détenue pour avoir exprimé une opinion dissidente" et "invite les autorités algériennes à déverrouiller les médias et à mettre fin à toute arrestation ou détention de militants politiques, de journalistes, de défenseurs des droits de l'Homme ou de personnes qui expriment une opinion dissidente ou critique à l'égard du gouvernement". à l'opposé de ces voix, des partis proches du pouvoir ont, quant à eux, dénoncé ce qu'ils qualifient "d'ingérence".
C'est une "odieuse ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie", estime le FLN. "Ce type d'ingérence est susceptible de nuire aux relations entre l'Algérie et l'Union européenne", juge de son côté le RND. Quant au parti Jil Jadid, il considère que le texte du Parlement européen est "un affront à l'honneur des Algériens et une tentative de mise sous protectorat de l'Algérie".

Kamel GHIMOUZE


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