Un dialogue politique n'est jamais mieux mené que lorsqu'il implique toutes les parties représentatives de la société. En Algérie, malheureusement, il y a bien longtemps qu'on a tordu le cou à ce principe démocratique. Tout se passe en effet comme si les rendez-vous politiques censés être une espèce de congrès devant délibérer sur des problématiques d'intérêt commun se sont irrémédiablement transformés en de conciliabules où sont distribués secrètement les rôles dans un show politique qui met en vedette l'équipe dirigeante et ses partenaires sociaux. Quant au fond, les solutions de sortie de crise qui frappe de plein fouet la quasi-majorité de la société, qui se débat dans d'inextricables problèmes de pouvoir d'achat et de chômage, sont léguées à la postérité, lui ayant préféré le confort de l'immobilisme et de la rente. Il en va ainsi pour toutes les questions restées pendantes durant toutes ces années alors que le pays a multiplié ses moyens financiers grâce aux recettes des hydrocarbures. L'on se demande d'ailleurs aujourd'hui ce que pourrait bien faire l'Exécutif à l'endroit du front social qu'il n'ait pu à l'heure où les caisses de l'Etat étaient pleines ' La prochaine tripartite, faut-il le mentionner, intervient dans une conjoncture économique nationale qui est loin d'être reluisante en raison d'une baisse sensible des revenus du pays.Et il serait, à ce titre, intéressant de voir dans quelle mesure le pouvoir compte-t-il jouer au pompier pour éteindre les foyers d'incendie sur lesquels les pyromanes de la spéculation des prix ont pendant longtemps soufflé. Les démocraties occidentales, au sein desquelles les débats contradictoires sont aussi nécessaires à la bonne gouvernance que l'est l'eau à la vie, savent pourtant que l'équation inflation-chômage reste un des grands mystères que la science économique a encore bien du mal à élucider. Chez nous, l'absence d'un débat, public et contradictoire, sur ces questions reste une des tares majeures du système politique algérien. Ayant gardé le monopole de la décision politique, l'on ne saura donc pas comment est-ce que le pouvoir va organiser une éventuelle augmentation du SNMG (salaire national minimum garanti). L'opinion retiendra en effet que les précédentes augmentations de salaire n'ont pas empêché de charrier une inflation galopante qui mine toute hausse du pouvoir d'achat. L'équipe dirigeante piégée ' Oui, le pouvoir semble rattrapé par ses errements politiques qui l'ont fait s'enferrer dans son propre piège du monopole et de l'outrecuidance.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 04/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Benyahia
Source : www.elwatan.com