Algérie

Un SG sous pression



Sauver le soldat Djemaï? C'est un secrétaire général du parti du Front de libération nationale aux abois qui a tenu hier à convoquer au siège du parti ses cadres, députés et sénateurs.Sans ordre du jour précis, Mohamed Djemaï a cédé à la pression de l'actualité du jour qui touche à son parti tentant d'expliquer les tenants et les aboutissants des attaques le touchant lui personnellement et le parti à la tête duquel il a été élu récemment dans des conditions controversées. Pour ne pas faillir à une tradition bien ancrée, la rencontre a été précédée d'une minute de silence et de l'hymne national devant une assistance au garde-à-vous.
D'emblée, le chef du vieux parti annonce la couleur déclarant la réunion «importante» et il a donc tenu à mettre au parfum ses élus quant au rôle qu'ils auront à jouer en tant que Fln dans son implication dans toute recherche de sortie de crise fustigeant à cette occasion ceux qui veulent l'en exclure, faisant allusion au panel de dialogue et de médiation. Des tendances, entendre milieux politiques, attaquent le Fln depuis longtemps mais à l'inverse, nous ne répondons pas par l'invective et les insultes, notre éducation nous l'interdit, dira-t-il en substance. «Nous sommes un parti majoritaire et nous travaillerons à le rester», dira-t-il et en profite ? comme pour se rassurer ? de rappeler que le parti FLN dispose de 603 APC, 34 APW, 161 députés (majoritaires à l'Assemblée nationale) et 56 sénateurs. L'appel à la dissolution de son parti lui fait mal.
Le numéro 1 du Fln s'y attardera durant une bonne partie de son intervention de près d'une heure. De là à faire jouer au parti le rôle de la victime expiatoire, il n'y a qu'un pas qu'il n'hésite pas à franchir allègrement devant l'assistance qui ne bronche pas et des militants apparemment sceptiques en vieux habitués des arcanes du parti. Si la salle de conférences au siège du parti à Hydra a fait le plein, les présents sont restés plutôt avares en applaudissements comme il sied à ce genre de réunion.
Le SG du FLN veut se dédouaner de l'arrêt du processus électoral, affirmant que son parti n'était pas pour et qu'il croyait au jeu démocratique dans le cadre du pluralisme qu'il a soutenu. Mieux, ses pleurnicheries vont jusqu'à l'amener, en donnant de la voix, que son parti s'est vu retirer des sièges au profit d'autres formations politiques mais il n'a pas dérogé à la discipline d'un parti respectueux de la légalité. Mieux, sans rougir, il affirmera que le FLN, bien de tout le peuple» continuera à ?uvrer à la sortie de la crise que traverse l'Algérie et dans cette optique, soutient l'appel du général Gaïd Salah à l'élection d'un président de la République dans les plus brefs délais, c'est-à-dire le 15 décembre prochain, autrement dit dans trois mois et demi. Pour lui, «l'institution militaire a un rôle de sauvegarde de la nation algérienne dans le présent comme par le passé».
Mohamed Djemaï en profite pour, d'abord rejeter la revendication de la période de transition, source de tous les malheurs, et rejoindre l'appel à une élection transparente et crédible afin de répondre aux revendications populaires. Quelle que soit son appellation, commission ou instance électorale, elle doit impliquer tout le monde sans exclusion. «Badisienne, novembriste, telle est notre démarche et nous ferons face aux campagnes de propagande qui nous visent», ajoutant : «Pas d'ingérence aussi dans les affaires des autres partis et nous demandons la réciproque».
S'adressant aux contestataires au sein même de son propre parti, Mohamed Djemaï les appelle au rassemblement pour, dit-il, redresser le parti promettant qu'une fois l'opération menée à son terme, de se retirer. «J'appelle tous les militants à redresser le parti et rendre l'espoir à nos élus» scandera-t-il dans le silence de la salle.
A la question de savoir si le parti Fln proposera un candidat pour la prochaine présidentielle, le SG du Fln répondra par la négative et insiste sur la solution constitutionnelle pour une sortie de crise. S'il affirme que depuis le début, le parti Fln soutient les revendications du Hirak, pas un mot toutefois quant au changement du système.
Pas un mot aussi quant à la libération des détenus du Hirak ou des porteurs de l'emblème amazigh. Sans le vouloir, Mohamed Djemaï fait la belle démonstration que le parti Fln fait partie intégrante du système qu'il cherche à perpétuer au demeurant en appelant à des meetings des jeunes dans l'ensemble du pays, à partir du 20 septembre suppliant presque ses militants à ce que l'appel soit suivi d'actes concrets et non un simple v?u.
B. T.


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