Algérie

"Un seul souverain, le peuple !"



Parmi les slogans scandés par les manifestants figurent ceux appelant à la libération des manifestants emprisonnés pour port du drapeau amazigh et des détenus d'opinion.C'est une marée humaine comme on n'en a pas vu depuis les manifestations des mois de mars et avril derniers qui a déferlé, hier, sur la ville de Tizi Ouzou, où les manifestants, venus participer à la marche du 20e vendredi pour exiger le départ du système en entier et l'instauration d'un véritable Etat démocratique, se comptaient par centaines de milliers. À journée exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle. La coïncidence de ce 20e vendredi avec la date symbolique du 5 Juillet est, bien entendu, à l'origine de cette grandiose mobilisation des manifestants qui tenaient à faire de ce 5 juillet 2019 une journée du recouvrement de la souveraineté du peuple, comme on pouvait d'ailleurs le lire clairement sur de nombreuses banderoles et pancartes déployées tout au long de l'itinéraire de la marche et sur lesquelles on pouvait lire, entre autres : "Le 5 juillet 1962, on a libéré le sol. Le 5 juillet 2019 on libère le peuple et le sol", "Le 5 juillet 1962 = indépendance du territoire. Le 5 juillet 2019 = véritable indépendance", "Article 7 : un seul souverain, le peuple", "Je demande l'indépendance de mon pays des lobbys", "Le peuple veut l'indépendance des institutions légitimes et un Etat civil", "On ne laissera pas ceux qui ont volé notre indépendance piétiner notre révolution".
Ce que devait être la mobilisation d'hier s'est, à vrai dire, annoncée plusieurs heures avant l'heure habituelle du début de la marche. Malgré l'insupportable chaleur qui a marqué la journée d'hier, il n'était pas encore 12h lorsque l'entrée du campus Hasnaoua de l'université était déjà noire de monde.
L'ininterrompu flux de manifestants qui, drapés dans le drapeau national ou dans l'emblème amazigh, convergeait, dès 11h, vers ce lieu de la grande majorité des marches laissait déjà aisément deviner la très forte mobilisation qui allait s'ensuivre. Et ce fut tout simplement impressionnant.
À 13h, l'immense foule s'ébranle pour arpenter, comme à l'accoutumée, la montée du stade du 1er-Novembre en scandant successivement : "Libérez l'Algérie", "Djazaïr houra democratia", "Mazalagh d Imazighen", "El yed fel yed, ennehiw el issaba, ou nzidou El Gaïd", "Viva l'Algérie, yetnehaw gaâ", "Y en a marre des généraux", "Silmya, silmya heta tefra el qadhia" et encore "Makach djihaouiya, khawa khawa", "Daoula madania machi âaskaria", et l'habituel "Ya men âach, ya men âach, El Gaïd fi El Harrach". Parmi les slogans scandés à tue-tête par les manifestants figurent aussi ceux appelant à la libération des manifestants emprisonnés pour port du drapeau amazigh et des détenus d'opinion. "Libérez l'Algérie et tous les prisonniers politiques et d'opinion, y compris Rebrab et Hanoune", "Libérez le commandant de l'ALN Si Lakhdar Bouregâa", "Le peuple algérien souffre d'une dictature atroce", "À bas la répression, libérez les détenus", lit-on sur plusieurs banderoles. Sur d'autres pancartes on pouvait lire également des réponses au dernier discours de Bensalah : "Réponse au dernier discours de la marionnette Bensalah : dégage !", "La hiwar, la chiwar : tetnehaw gâa."
À son arrivée au boulevard Abane-Ramdane, appelée communément la Grande-Rue, la foule était tellement dense qu'il était impossible pour la plupart des manifestants d'atteindre le point de chute de la marche.

Samir LESLOUS


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