Algérie

Un seul rêve



Un seul rêve
Objectif ? Comme on peut l'imaginer, le rêve de n'importe quel sans-papiers est de voir sa situation régularisée. «Avoir ses papiers est la clé de la réussite», pensent-ils.Cependant, ce rêve ne se réalise pas facilement. En France comme un peu partout en Europe, les législations régissant l'émigration ont été durcies, ces dernières années, et les harragas éprouvent de plus en plus de difficultés à obtenir le fameux sésame qui donne droit à un séjour et une résidence réguliers. Ahmed est bien placé pour en parler, lui qui a dû attendre 12 ans pour avoir un titre de séjour. «Ce n'est que l'année dernière que j'ai pu me mettre en règle vis-à-vis de la loi. Bien que je travaillais et payais mes impôts, je n'ai pas réussi à le faire avant. A vrai dire, je n'osais même pas me présenter à la préfecture pour déposer mon dossier de peur d'être arrêté et expulsé. Ce n'est qu'après avoir rassemblé les preuves de ma présence sur le sol français pendant plus de 10 ans que je me suis décidé à le faire», raconte-t-il, non sans préciser que les Algériens sont les seuls ressortissants étrangers qui ont encore la possibilité d'avoir un titre de séjour après une dizaine d'années de séjour en France. Contrairement à Ahmed, Farid est entré illégalement en France. Ce qui n'était pas du tout fait pour l'aider dans ses démarches de régulariser sa situation. «On m'a dit que je n'avais aucune chance d'obtenir les papiers. C'est pour cela que je suis parti en Italie pour demander un titre de séjour qui m'a été délivré après le paiement d'une certaine somme d'argent. C'est grâce à ce document en bonne et due forme que je réside et circule légalement en France», nous apprend-il. Selon lui, un grand nombre de harragas ont des «doublettes», c'est-à-dire des cartes de résidence falsifiées. Pour ceux qui veulent avoir des papiers authentiques, ils n'ont pas trente-six mille choix?: soit ils attendent des années, soit ils se marient avec une femme du pays d'accueil . «Le problème est que les lois changent en permanence. Tu peux patienter des années pour ne rien avoir en fin de compte. Et pour se marier, ce n'est pas du tout évident. Tout le monde se méfie des sans-papiers. Personnellement, je connais beaucoup de familles algériennes installées ici qui rejettent catégoriquement l'idée de marier leurs filles à des clandestins», souligne Sid-Ali. De son avis, «le mieux est de ne dire à personne qu'on est en situation irrégulière». «Cela vous permet au moins de garder le contact avec les autres. Car certains te fuient comme la peste en apprenant que tu n'as pas de papiers comme eux», conclut-il.




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