Algérie

Un seul parti en Libye



Avec la levée des sanctions imposées par les Nations unies et le processus de normalisation des relations avec les Etats-Unis et l?Union européenne (UE), la Libye traverse une période de changement. Pourtant, le régime libyen détient le triste record de la plus longue incarcération du monde pour un journaliste. Abdullah Ali Al Sanussi Al Darrat est incarcéré sans inculpation ni procès depuis 1973. Son lieu de détention et son état de santé demeurent inconnus. C?est l?organisation Reporters sans frontières (RSF) qui a révélé le cas de ce journaliste à la veille de la visite officielle en Libye du président Jacques Chirac, effectuée le 24 novembre 2004. RSF avait demandé au chef de l?Etat français d?intervenir à ce sujet auprès de son homologue libyen Mouammar Kadhafi. Sur ce dossier, l?organisation indiquait, à l?époque, que « la liberté des médias demeure quasiment inexistante, malgré les efforts du régime libyen pour se doter d?une nouvelle image notamment en termes de respect des droits de l?homme ». Elle ajoute également que « les médias écrits ou audiovisuels sont depuis des années inféodés au Pouvoir. Aussi, aucune critique du président libyen n?étant tolérée et l?ensemble des journalistes pratiquent l?autocensure ». Un exemple qui illustre cette situation est la suspension, le 27 janvier 2004, du quotidien officiel Al Zahf Al Akhdar (La marche verte) pour une semaine au motif de « dérapage » et « publication d?articles allant à l?encontre du pouvoir des masses ». Ce journal demandait en réalité à Kadhafi de mettre un terme à la rhétorique sur son titre de « Guide de la révolution ». Dans son rapport rendu public en avril 2004, Amnesty International a soulevé ses inquiétudes pour la santé de prisonniers d?opinion et les atteintes aux droits humains. Un rapport dont la publication coïncidait, en fait, avec la visite du dirigeant libyen à la Commission européenne à Bruxelles (sa première visite en Europe depuis quinze ans). Ces dernières années, indique le rapport, les autorités libyennes ont pris des mesures positives en ce qui concerne les droits humains, notamment en libérant en 2001 et 2002 près de 300 prisonniers, dont des prisonniers d?opinion détenus depuis 1973, et en ouvrant récemment le pays à un certain contrôle international. Or, poursuit le rapport, différentes formes de violation des droits humains ont toujours cours, souvent au nom de la nouvelle rhétorique de la « guerre contre le terrorisme ». Toutefois, la politique et les événements passés jettent une ombre sur le bilan de la Libye en matière de droits humains. Il s?agit, selon Amnesty International, de la « liquidation physique » d?adversaires politiques durant les années 1980, de nombreuses morts en détention qui n?ont pas fait l?objet d?explication satisfaisante et de la « disparition » de prisonniers politiques, en particulier depuis 1996, de citoyens libyens à l?étranger et de citoyens étrangers en visite en Libye. Il faut signaler que les partis politiques sont interdits depuis 1972 et toute forme d?opposition est réprimée. La seule formation politique qui active aujourd?hui est le parti de l?Union socialiste arabe. D?une main de fer, Kadhafi règne sur le pays depuis le 1er septembre 1969, jour où il prit le pouvoir par un coup d?Etat contre le roi Senoussi.


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