Après la fête des calendriers hégirien et grégorien, le peuple algérien fête le calendrier agraire. C'est un repas copieux qui réunit toute la famille. Au menu, une série de plats traditionnels qui sont minutieusement concoctés en l'honneur de tous les membres de la maisonnée. Le met préparé est déjà programmé à l'avance et tous les ingrédients sont achetés la veille. Au marché Amar El Kama, une ambiance particulière qui y régnait à la veille de cette célébration. Le poulet est la viande privilégiée. A 400 ou 450 la pièce, il a ravi la vedette à la viande rouge et aux poissons qui ont déserté les étals en ce début d'année. Le navet cédé à 50 dinars et la courgette avec sa fleur jaune, striée de traits fins, trône du haut de ses 80 dinars. Plus haut, les revendeurs de pâtes sont légion. Les feuilles de chakhchoukha occupent une grande place à côté des diouls, des ktaefs et du couscous. La douzaine de chakhchoukha est cédée entre 70 et 100 dinars selon la grandeur de la feuille. Cette dernière est coupée en petits morceaux, passée ensuite à la vapeur et arrosée de sauce explique, à une jeune fille, cette ménagère, qui a commandé la veille trois douzaines chez un marchand. Pour cette mère au foyer, la chakhchoukha est un plat typique de Biskra. « C'est l'occasion pour réunir tous mes enfants avec moi autour de ce plat », dira t-elle. «Car, pour bien célébrer yennayer, il faut manger traditionnel», ajoutera-t-elle. Après la dégustation du plat, le dessert est servi. Il s'agit d'un mélange de fruits secs «treize» à 300 dinars le kg. Des cacahuètes enrobées de sucre, des amandes avec leurs coquilles, des dattes fourrées, des châtaignes, des pâtes de fruits en boudins…etc, sont proposées. Cette ménagère a acheté 1,5 kg. «C'est pour contenter tous les enfants», expliquera-t-elle. Une autre ménagère originaire de Si Mustapha est venue acheter les légumes secs. Dans sa région le plat principal est «cherchem». C'est un ensemble de légumes secs trempés la veille et cuits le lendemain. Un plat très riche en protéines pour «accueillir» une nouvelle année pleine de prospérité et de bonheur. Il s'agit de maïs, de fève, de pois chiche, de blé dur…, cuits dans l'eau salée. «200 gr de chaque légume sec me suffisent pour préparer mon dîner», et célébrer yennayer. A 200 dinars le kg, les bonbons de toutes les couleurs font le bonheur des enfants. Se sont là des traditions bien ancrées qu'il faut perpétuer pour les générations montantes.
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Posté Le : 11/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Souhila Habib.
Source : www.horizons.com