Algérie

« Un seul héros, le peuple »



« Un seul héros, le peuple »
Les résultats du référendum d'autodétermination organisé le 1er juillet 1962, tel que préconisé par les dispositions stipulées dans les conclusions des accords d'Evian du 18 mars 1962, ont été, une fois de plus, une preuve de la volonté invétérée, voire héréditaire, des Algériens de vivre libres et indépendants dans leur patrie. En effet, 99,72% des suffrages exprimés, soit 5.975.581 de votants, ont dit oui à l'indépendance, contre seulement 0,28% ayant voté non. Un pourcentage dépassé de loin par le ratio des bulletins invalidés qui totalisaient alors 25.565. En ce jour de la proclamation des résultats, le 3 juillet 1962, elle était loin l'époque des élections de l'Assemblée algérienne d'avril 1948 où le gouverneur général de l'époque, Marcel-Edmond Naegelen, avait organisé un simulacre de scrutin pour barrer la route au courant nationaliste, privilégiant de facto et par une fraude massive les hommes liges de l'administration coloniale. Entre ces deux scrutins, l'Algérie insoumise cherchait déjà la voie de son salut. Un sentier vers l'indépendance que de nombreux militants engagés (hommes et femmes), de résistance politique pacifique las, avaient emprunté. Ils s'étaient donné le serment, le 1er novembre 1954, de libérer la patrie ou d'offrir leur âme pure comme tribut, pour que leur peuple vive libre. Toutes les régions d'Algérie avaient alors ouvert leurs bras pour s'emparer de la révolution. Face à la détermination des combattants de l'ALN et les militants du FLN, soutenus à bras le corps par les populations rurales et citadines de l'Algérie entière, la France coloniale a été obligée de s'asseoir autour de la table des négociations et d'égal à égal avec des responsables de la révolution et du peuple algérien, représentés par le GPRA. Il faut dire que la lutte armée entreprise dans les maquis et les villes de l'intérieur ainsi que l'aura grandissante de la question algérienne à l'international avaient fini par acculer l'envahisseur à battre en retraite. Les négociations d'Evian, ayant abouti le 18 mars 1962 à la proclamation du cessez-le-feu, entré en vigueur le lendemain de leur signature, avaient marqué le début de la fin d'un processus de lutte pour l'indépendance, long de 132 ans. Seulement, les derniers mois de la révolution furent pénibles pour les Algériens et ses combattants qui, en plus de faire face à l'effroyable sauvagerie des éléments de l'OAS, doivent, vaille que vaille, préparer les conditions normales de déroulement du scrutin d'autodétermination. Bien que l'entreprise soit d'apparence périlleuse, le défi avait été relevé et le peuple se prononça pour son indépendance. Le 3 juillet 1962, la France reconnut la souveraineté de l'Etat algérien et l'intégrité de son territoire chèrement payé par ses enfants. Le recouvrement de la souveraineté a été solennellement proclamé par les Algériens le 5 juillet 1962. Une date symbolique qui efface, à tout jamais, la date de la prise d'Alger par les colonisateurs 132 ans auparavant.


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