Algérie

«Un seul héritage pour nos enfants : l'amour du pays»



«Un seul héritage pour nos enfants : l'amour du pays»
A chaque fois qu'elle regarde des images ou des émissions sur la guerre de Libération nationale, elle verse des larmes, qui ont une grande signification. Ses larmes viennent lui retracer la grande douleur vécue durant la période coloniale alors qu'elle n'avait que 10 à 11 ans. Khadidja M., cette femme née à Aïn Defla se rappelle bien de son enfance marquée par le comportement inhumain de l'armée française à l'égard des habitants de sa ville et également de sa famille. Pour elle, les perquisitions et les rafles effectuées par les gendarmes et militaires français furent d'une violence incroyable. D'après Khadidja, la peur s'installait au quotidien. «Durant cette période, les accrochages et les échanges de coups de feu se faisaient entendre durant plusieurs heures dans le mont de Doui qui surplombe la ville de Aïn Defla. Les moudjahidine ont toujours accroché les éléments de l'armée française dans ces endroits», raconte Khadidja qui se souvient bien de son grand-père maternel qui a été exécuté sur les hauteurs de la commune de Mekhatria et exactement à Sidi Lakhal. Ce jour-là, un lundi, les éléments de l'armée française sont venus à la recherche de son grand-père alors qu'il était dans son local commercial. «Ils l'ont interpellé pour l'emmener loin. On avait très peur. Par la suite, on a entendu parler de son exécution. Ma mère et toute la famille n'ont jamais cessé de le pleurer. Il a donné sa vie pour le pays. Il a aidé les moudjahidine alors qu'il savait qu'il risquait sa vie», dira notre interlocutrice avant d'ajouter que son père Djilali qui a été une fois giflé, devant elle, par un élément de l'armée française, a failli être capturé et avoir le même sort que son grand-père mais il a pris refuge dans d'autres endroits pour participer ensuite à la guerre de Libération. Khadidja qui a vécu ces moments difficiles a bien fêté aussi le jour de l'indépendance, elle est sortie dans les rues avec ses copines et se souvient des militaires français qui ont lâché les chiens en leur direction. Une de ses copines a été mordue sauvagement par un chien au niveau de la jambe et en garde encore la marque. Faisant son chemin dans la vie, cette jeune femme a poursuivi ses études pour décocher après un travail comme standardiste dans les PTT d'Alger où elle a passé trois ans de sa vie. Elle percevait un salaire de 300DA/mois, considéré important durant cette époque. Hébergée chez sa tante à Bab El Oued, elle a eu de nombreuses propositions de travail et avait eu, comme elle dit, la possibilité de faire carrière comme infirmière à l'hôpital Mustapha Pacha. Mais en fin de compte, elle a opté pour le secteur de l'Education où elle a enseigné le français ensuite la langue arabe et ce avant de prendre sa retraite depuis quelques années. Khadidja reconnaît que le pays s'est rapidement développé et comme argument, elle avance la présence de nombreux lycées et CEM alors qu'auparavant il n'y avait qu'un lycée par wilaya. Pour elle, un grand travail a été fait, et les universités sont implantées aujourd'hui dans de nombreuses wilayas alors qu'auparavant elles n'existaient que dans les très grandes villes. «Dieu merci, nous vivons aujourd'hui dans la liberté totale, une liberté qui n'a vraiment de sens que pour celui qui en a été privé durant la période coloniale», lança notre interlocutrice avant de s'adresser aux jeunes : «Préservez notre pays, nos parents ont donné leur vie pour que nous vivions aujourd'hui libres. Il faut être au service de notre grand pays, un pays qui continue de donner naissance à des hommes et femmes capables de lever le défi en ces moments pourtant très difficiles marqués par les mutations internationales et l'ingérence de la main étrangère», dit Khadidja, cette femme qui a vécue la période coloniale et continue de voir son pays grandir et se développer. Khadidja veut que les jeunes d'aujourd'hui gardent pour toujours dans leur c'ur l'amour profond de l'Algérie. Un amour qui sera hérité de génération en génération jusqu'à la fin de ce monde.

M. A.




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